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Emploi

Technicolor : l'avenir incertain des 350 salariés d'Angers

L'avenir de la filiale de Technicolor et de ses 350 salariés à Angers très incertain.

L'avenir de la filiale de Technicolor et de ses 350 salariés à Angers très incertain. - -

La société Thomson Angers, filiale du groupe électronique français Technicolor, cherche un repreneur. Problème : l'usine perd de l'argent. La production va être transférée en Asie et l'avenir des 350 salariés Français est compromis. Ils devraient être fixés sur leur sort fin juin.

Ils devront encore attendre plus de deux mois. Les salariés de l’usine d’Angers qui fabriquent des décodeurs pour les opérateurs de téléphonie et d'accès Internet ne seront fixés sur leur sort que fin juin. Leur usine perd de l’argent et la production va être transférée en Asie du Sud-Est. Dans l’attente d’une décision les concernant, les 350 salariés de l’usine d’Angers demandent la protection de leur production. L'intersyndicale de Technicolor a également appelé à une nouvelle mobilisation le 24 avril à Rennes.
De son côté, la direction, explique que le marché stagne et qu'il est ultra-concurrentiel pour les opérateurs qui veulent les prix les plus bas. Elle invoque par ailleurs la fin des droits de douane européens de 14 % sur les boitiers pour justifier la délocalisation de sa production. Un argument de choc alors que la protection du "Made in France" fait partie intégrante de la campagne électorale.

« Les pays asiatiques ont des prix de revient inférieurs aux nôtres »

Michel Vaquin est responsable de Technicolor. Pour lui, c’est bien la suppression des droits de douane qui a engendré l’arrêt de la production de décodeurs à Angers : « La suppression, qui a été décidée par Bruxelles, d’un droit de douane de 14% protégeait le marché des décodeurs à l’entrée sur le marché européen. Mais à partir du moment ou il n’y a plus de droit de douane, vous êtes en concurrence avec les pays à bas coûts du monde entier et en particulier avec les pays asiatiques, Chine, Vietnam et maintenant Indonésie qui ont des prix de revient en fabrication nettement inférieurs aux nôtres. La conséquence c’est qu’on double la perte sur l’usine d’Angers. Actuellement on perd 800 000 euros par mois. Nous ne pouvons tout simplement pas continuer. Nous sommes obligés de baisser les bras et nous avons décidé d’arrêter la production de décodeur à l’usine d’Angers ».

« On se dit: peut-être que moi je vais être reprise »

Dominique Hémery a 58 ans, elle travaille dans l'entreprise depuis ses 18 ans et le futur ne la réjouit pas vraiment : « finir comme ça sa carrière, c’est impressionnant parce que je me vois très mal retrouver un travail à mon âge. Il n’y a pas d’entreprises qui embauchent des gens à 58 ans. Quand je vois le chômage qu’il y a dehors, la jeunesse qui ne travaille pas, je vais être obligée de galérer pendant deux ans. Ça va faire 40 ans que je fais de l’électronique. Que Technicolor laisse tomber comme ça un site pour gagner de l’argent… On va devenir quoi ? Alors on se regarde et on se dit : "peut-être que ce sera toi, peut-être que moi je vais être reprise". Les gens sont super stressés ».

La Rédaction avec Claire Andrieux