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Emploi

Syndicats et patronat sceptiques sur la prime aux salariés

François Chérèque, dirigeant de la CFDT (à gauche), aux côtés de Laurence Parisot, présidente du Medef, lors d'une réunion à l'Elysée. Syndicats et patronat ont mis le gouvernement en garde lundi contre le risque de susciter de faux espoirs avec la mise e

François Chérèque, dirigeant de la CFDT (à gauche), aux côtés de Laurence Parisot, présidente du Medef, lors d'une réunion à l'Elysée. Syndicats et patronat ont mis le gouvernement en garde lundi contre le risque de susciter de faux espoirs avec la mise e - -

La prime pour les salariés prévue par le gouvernement suscite la perplexité des syndicats et du patronat qui soulignent le risque pour l'exécutif de créer de faux espoirs au sein de la population.

Cette prime concernera les entreprises dont les dividendes sont en hausse et elle pourrait être exonérée de charges sociales, a déclaré lundi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

Elle a précisé sur LCI que son montant devrait être discuté entre chefs d'entreprise et représentants des salariés. Le montant de 1.000 euros par salarié avait été auparavant évoqué par le ministre du Budget François Baroin.

Pour le numéro un de la CFDT François Chérèque, "l'annonce du gouvernement va faire beaucoup de déçus, il y aura très peu d'élus".

"Vous avez un effet d'annonce où on donne le sentiment qu'on règle le problème du pouvoir d'achat" mais "il y aura beaucoup de déçus inévitablement, ça va retomber sur le gouvernement", a-t-il prédit sur France Info.

La semaine dernière, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, avait déjà dénoncé une forme de "compensation dans la communication politique" en référence à la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

"Le 'travailler plus pour gagner plus' se fait laminer par les faits depuis des années et je considère qu'on entre dans la période où les enchères montent pour obtenir des voix aux prochaines élections. M. Baroin semble fixer le prix du bulletin de vote à 1.000 euros", avait-il ajouté.

La présidente de l'organisation patronale Medef, Laurence Parisot, a souligné que "70% des entreprises en France ne distribuent pas de dividende" et a fait part de son incompréhension.

"INCOMPRÉHENSIBLE" POUR LE MEDEF

"Pourquoi uniquement les salariés ? Pourquoi pas les fonctionnaires ? Pourquoi pas les professions libérales ? Pourquoi pas tous ceux qui ne travaillent pas dans les entreprises ?", s'est-elle interrogée sur France Inter.

"Que ce soit l'Etat qui le décide et d'une manière uniforme, c'est incompréhensible."

Laurence Parisot a ajouté que "les entreprises françaises ont des marges qui s'effondrent, elles ont des taux de profit en moyenne de dix points inférieurs aux entreprises allemandes" et elle s'est inquiétée du sort des petites entreprises.

"Qui s'occupe des TPE et des PME ? C'est ça le coeur du problème et je suis étonnée de voir que personne ne se soucie de ce que ce que tout ceci veut dire pour les petites et moyennes entreprises."

Priée de dire s'il fallait exempter du versement de cette prime les petites et moyennes entreprises, Christine Lagarde a répondu sur LCI : "Pourquoi voulez-vous faire des exemptions pour les PME-TPE ?"

Elle a précisé que "ce à quoi nous réfléchissons en ce moment, c'est (...) un mécanisme d'exonération de charges sociales - le forfait social oui, les charges sociales non - pour que les entreprises puissent payer des primes exceptionnelles aux salariés".

Cette prime serait instaurée par le projet de loi de finances rectificative de juin "pour que se soit applicable dans les meilleurs délais", a poursuivi Christine Lagarde.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse