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Emploi

Séquestration: les salariés d'Edit66 retiennent leurs patrons

Des employés de l'entreprise néerlandaise Edit66 à Cabestany, près de Perpignan. Le 29 mars 2013.

Des employés de l'entreprise néerlandaise Edit66 à Cabestany, près de Perpignan. Le 29 mars 2013. - -

Des salariés de la société d'édition Edit66, en difficultés, retiennent leur directeur et le PDG dans les locaux de l'entreprise à Cabestany dans les Pyrénées-Orientales. Ils protestent contre le non-paiement annoncé de leurs indemnités de licenciement.

Des salariés d'Edit66, une société d'édition en difficulté, retiennent leur directeur et le PDG de leur maison-mère néerlandaise dans les locaux de l'entreprise à Cabestany, dans le Sud-Est de Perpignan, depuis le milieu de la matinée. Raison de leur colère: des indemnités légales de licenciement qui ne devraient pas être payées.

"Ce matin, ils sont venus nous dire que les licenciés ne toucheraient ni leurs indemnités légales de licenciement ni une prime négociée par les représentants du personnel parce qu'il n'y avait plus d'argent dans les caisses. Les gens se sont mis en colère!", a expliqué la secrétaire du comité d'entreprise, Danielle Casanovas.

19 salariés sur 37 en cours de licenciement

Une colère qui ne date pas d'hier, puisque l'entreprise compte 37 salariés... dont 19 qui sont en cours de licenciement en raison de la situation économique de la société.

Les deux dirigeants, le directeur général Paul Denis et le PDG Merthus Bezemer, sont retenus de force mais peuvent néanmoins circuler librement dans les locaux. Ils se sont jusqu'ici refusés à tout commentaire.

D'après Danielle Casanovas, l'entreprise, rachetée par le groupe néerlandais Mercurius au début des années 1990, connaît des difficultés depuis plusieurs mois. "Il y a quelques années, nous étions 60, il y un an 42, et à partir d'aujourd'hui, nous devions fonctionner à 18", a-t-elle ajouté. Sans compter un chiffre d'affaire en "chute libre", selon elle.

Le maire communiste déclare soutenir les salariés

Le maire communiste de Cabestany, Jean Vila, s'est rendu sur place pour rencontrer les deux parties. "Je soutiens les salariés car je trouve ça immoral", a-t-il déclaré aux journalistes. "Il y a des lois en France et il faut les respecter".

Les salariés, de leur côté, ont déclaré qu'ils avaient l'intention de prolonger leur action jusqu'à ce qu'une issue soit trouvée. Ils accompagneront dans l'après-midi leur directeur général pour un rendez-vous à l'inspection du travail tandis que leur dirigeant néerlandais restera dans les locaux de l'entreprise qui, en plus des cartes de voeux, propose des e-cards.