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Sécu : Parisot refuse la vision « comptable »

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Augmenter les impôts pour résorber le déficit de la Sécurité Sociale ? « C'est réducteur », estime la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui refuse d'envisager la question « uniquement de manière comptable ».

Les députés français examinent le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2010, marqué par un déficit prévisionnel record de 30,6 milliards d'euros. Interrogée sur la déclaration de Philippe Séguin, qui juge qu'il faudrait augmenter les prélèvements sociaux, compte tenu de ce déficit de la sécurité sociale, la présidente du Medef Laurence Parisot répond : « C'est possible, mais c'est réducteur d'appréhender les questions sociales [ainsi]. Je pense qu'il ne faut pas penser ces questions-là uniquement d'une manière comptable. Il y a des réformes à faire qui nous permettraient de réduire certaines dépenses, ou d'engranger plus de recettes. »

« Provoquer un remue-ménage général »

Laurence Parisot estime par ailleurs que le grand emprunt ne doit pas « financer des prestations sociales » : « Le grand emprunt a une vertu. C'est de provoquer un remue-ménage général sur ce que doivent être les investissements pour l'avenir de notre pays », poursuit-elle. Mais « il n'est absolument pas question que le grand emprunt puisse servir à financer des prestations sociales. Là, ce serait de la cavalerie dans notre système social. Ce serait tout à fait dramatique ».

Pour « une réforme durable des retraites »

Soulignant la nécessité d'une réforme du système de retraites, elle souhaite que « la réforme, quand elle sera engagée, soit une réforme durable ». Elle a rappelé que le Medef demandait qu'à côté du système par répartition, « se développent des systèmes par capitalisation. Nous ne demandons surtout pas la substitution d'un système par rapport à l'autre, mais que les deux puissent coexister. Nous demandons à considérer la question de l'âge légal de départ à la retraite », a-t-elle ajouté, rappelant que selon les derniers calculs du Conseil d'orientation des retraites, cela pourrait être 63,5 ans. « Mais le conseil d'orientation va au cours de l'année 2010 fournir de nouveaux calculs, [...] attendons les derniers calculs et on verra ce qui est souhaitable de faire », a-t-elle dit.

L'examen par les députés de ce PLFSS 2010 devrait s'achever ce vendredi 30 octobre, l'Assemblée devant se prononcer le 3 novembre par un vote solennel sur l'ensemble du projet de loi. Le Sénat l'examinera à son tour à compter du 9 novembre.

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Laurence Parisot, cliquez ici.

La rédaction, avec agence-Bourdin & Co