Salaire de Riner à Levallois: le judoka "peiné", le conseil municipal agité

La chambre régionale des comptes d'Ile-de-France s'interroge sur le salaire versé par le club de judo de Levallois au champion olympique français. Et si celui se dit "peiné" par la polémique, l'opposition n'est parvenue à obtenir aucune explication du maire Patrick Balkany.

Teddy Riner, septuple champion du monde et champion olympique de judo, s'est dit "peiné" par la polémique autour de son salaire au Levallois Sporting Club (LSC), estimant être une "victime". "C'est un contrat de salarié. Je suis un peu touché et un peu peiné d'être au coeur de cette polémique", a expliqué mardi le judoka sur Europe 1, à propos des questions soulevées par la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France dans un rapport sur la gestion du LSC entre 2008 et 2013.

"Je suis victime, j'ai toujours été au Levallois Sporting Club. Il y a plein de choses que je ne comprends pas. Je suis toujours bien à Levallois", a-t-il ajouté, estimant faire partie "des dommages collatéraux" de la polémique.

Dans son rapport de mars récemment dévoilé, la CRC pointait "la situation financière" du club qui s'est "sensiblement détériorée", relevant "la forte progression des charges de personnel, avec notamment le recrutement d'un judoka professionnel de tout premier plan mondial".

430.000 euros en 2013

En 2010, le judoka a touché 192.682 euros, une rémunération brute qui a "progressé sensiblement les années suivantes" pour atteindre 429.293 euros en 2013, grâce à "des clauses contractuelles favorables", comme "une part variable de sa rémunération en fonction de ses performances sportives".

"Censée accroître le rayonnement national et international du club et de la ville" des Hauts-de-Seine, la venue en septembre 2009 de Teddy Riner ("M. Y" dans le rapport), "n'a pas entraîné de hausse importante des recettes issues des sponsors privés, mais il a lourdement pesé sur la masse salariale du club", a remarqué la CRC.

Polémique au conseil municipal

Lundi soir à Levallois, c'était le dernier conseil municipal avant la trêve estivale. Et après ces révélations, l'opposition comptait sur cette réunion publique pour interroger le maire Patrick Balkany. Problème, le député Les Républicains a refusé le débat, rapporte Le Figaro. Le PS et EELV voulaient notamment faire voter un blâme contre le maire qui a rétorqué: "Vous n'y connaissez rien au sport!". Avant de couper le micro sans laisser parler ses interlocuteurs, qualifiés de "crétins". Puis de se lever en décrétant: "la séance est levée".

Selon une journaliste présente sur place, les employés de la mairie ont fini par éteindre les lumières pour contraindre les élus à quitter le conseil municipal.

S.A.