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Retraites: l'exécutif ne cède pas et voit le conflit s'achever

Manifestants bloquant l'aéroport international de Nice. L'exécutif français compte sur le vote solennel de la réforme des retraites cette semaine pour faire taire le mouvement de protestation. La réforme a été adoptée vendredi soir par le Sénat et devrait

Manifestants bloquant l'aéroport international de Nice. L'exécutif français compte sur le vote solennel de la réforme des retraites cette semaine pour faire taire le mouvement de protestation. La réforme a été adoptée vendredi soir par le Sénat et devrait - -

PARIS (Reuters) - L'exécutif français compte sur le vote solennel de la réforme des retraites cette semaine pour faire taire le mouvement de...

PARIS (Reuters) - L'exécutif français compte sur le vote solennel de la réforme des retraites cette semaine pour faire taire le mouvement de protestation, mais se montre plus réservé sur la crise du carburant, qui ne connait pas de répit.

Une station-service sur quatre est toujours en rupture d'approvisionnement mais les 350 stations d'autoroute, livrées en priorité en raison des vacances de la Toussaint, sont toutes ouvertes sauf cinq, a affirmé dimanche Raymond Soubie, conseiller social de l'Elysée.

Les 12 raffineries sont en grève et à l'arrêt, de même que les terminaux pétroliers des ports de Marseille et du Havre, bloquant certaines importations. Les chiffres de stations perturbées n'évoluent guère depuis mercredi.

Le gouvernement continue d'exhorter les grévistes du secteur à cesser un mouvement désapprouvé, selon les sondages, par une courte majorité des Français.

La réforme a été adoptée vendredi soir par le Sénat et sera votée par les deux chambres du Parlement après une commission mixte paritaire en milieu de semaine prochaine, mercredi ou jeudi selon Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

En envisageant un recours devant le Conseil constitutionnel, elle pourra être promulguée aux alentours du 15 novembre, a dit Raymond Soubie sur Europe 1.

La majorité affirme qu'un scénario identique au CPE, lorsque la loi sur le Contrat première embauche avait été promulguée par le président Jacques Chirac sans être appliquée, n'est pas envisageable.

"Est-ce que le précédent fâcheux doit contraindre à penser que la loi de la République n'est pas la loi de la République ?", s'est interrogé Georges Tron sur i-Télé.

"Avant le texte, ce n'est pas la loi de la République. Après le texte, c'est la loi de la République. La situation n'est pas la même", assure le secrétaire d'Etat, qui a défendu la réforme devant le Parlement avec le ministre du Travail Eric Woerth.

"IL FAUT TENIR BON", DIT COPÉ

La majorité fait le pari qu'une fois la loi votée, les opposants baisseront les bras. Elle est confortée par un sondage OpinionWay réalisé avant le vote du Sénat selon lequel 56% des Français souhaitent la fin du conflit social après l'adoption du texte par le Parlement, contre 43% qui souhaitent une poursuite du mouvement.

"La tendance est en train de s'inverser", affirme Jean-François Copé au Parisien-Aujourd'hui en France. "Il faut tenir bon", ajoute le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Charles Foulard, délégué CGT chez Total, ne se montrait pas aussi résolu dimanche, à la veille de nouvelles assemblées générales dans les raffineries.

"Tout est a débattre avec les salariés et dépendra de la mobilisation des salariés. Nous sommes tous en train de regarder ce qui se passe au niveau national aussi", a-t-il dit à Reuters.

Manuel Valls, figure de l'aile droite du Parti socialiste, estime que le PS devra bientôt cesser la bataille.

"Quand le texte aura été promulgué, il me parait évidemment essentiel, en ce qui nous concerne, de nous concentrer sur le projet, sur l'alternative que nous proposons", a-t-il dit sur Radio J, ajoutant : "Ça n'empêche pas évidemment les Français de manifester leur mécontentement."

Les syndicats ont jusqu'ici conservé leur unité en faisant durer la contestation au-delà du vote de la loi avec l'organisation de journées d'action les jeudi 28 octobre et samedi 6 novembre.

Clément Guillou, édité par Jean-Loup Fiévet