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Emploi

Refus de CDI: Olivier Dussopt plaide pour "des règles plus incitatives"

Sur le plateau de CNews, le ministre du Travail est revenu sur le récent décret prévoyant l'impossibilité pour un salarié en CDD de bénéficier de l'indemnisation chômage en cas de deux refus de CDI aux mêmes conditions en moins de douze mois.

La nouvelle a fait beaucoup de bruit dans les derniers jours de l'année 2023. Le 28 décembre, un décret paru au Journal officiel précisait que France Travail devrait être informé en cas de refus par un salarié en CDD d'une proposition de CDI aux mêmes conditions de travail tandis qu'un deuxième refus en moins de douze mois priverait le salarié de l'indemnisation chômage. Face à la levée de boucliers immédiate contre cette mesure, Olivier Dussopt a précisé son objectif qui "s'inscrit dans la même ligne que ce que nous avons fait sur l'abandon de poste".

"Depuis avril, lorsque vous faites un abandon de poste, vous êtes considéré comme démissionnaire et il y a au minimum quatre mois entre l'abandon de poste et la perception de la première allocation", a rappelé le membre du gouvernement sur le plateau de CNews.

Des effets positifs de l'expérimentation de la réforme du RSA

Le ministre du Travail, du plein emploi et de l'insertion a notamment tenté de faire valoir le bon sens autour de cette mesure controversée: "Si vous êtes employeur et que vous avez un employé en CDD et que cet employé vous démontre de manière assez caractérisée qu'il n'a pas envie de travailler avec vous, vous n'allez pas forcément lui proposer de continuer. Par contre si vous galérez à recruter depuis des années et que vous proposez des conditions de rémunération et de travail correctes et que vous vous heurtez en permanence à des refus de CDI, il est normal qu'on ait des règles plus incitatives." Olivier Dussopt en a profité pour remettre l'accent sur la ligne directrice de la réforme de l'assurance-chômage.

"Lorsque les choses vont mal, ils faut qu'on soit plus protecteur et lorsque les choses vont bien en termes d'emploi, il faut qu'on soit plus incitatif."

En marge de son déplacement dans la Creuse, il a également évoqué la réforme du RSA. Le département fait en effet partie des territoires qui expérimentent le nouvel accompagnement des allocataires qui conditionne son versement à un engagement de 15 heures d'activités, de formation et d'insertion par semaine. "Sur les 3.000 allocataires du RSA [dans la Creuse], nous en avons déjà intégré 1.300 dans le nouveau parcours grâce à l'expérimentation, s'est-il félicité. Pour atteindre le plein-emploi et continuer de faire baisser le chômage, nous devons aider ceux qui en sont le plus éloignés."

Timothée Talbi