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Recul du PIB et hausse du chômage en 2013, selon l'Insee

L'économie française devrait se contracter de 0,1% cette année et le chômage poursuivre sa hausse mais sur un rythme ralenti par la multiplication des contrats aidés, estime l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

L'économie française devrait se contracter de 0,1% cette année et le chômage poursuivre sa hausse mais sur un rythme ralenti par la multiplication des contrats aidés, estime l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic - -

PARIS (Reuters) - L'économie française devrait se contracter de 0,1% cette année et le chômage poursuivre sa hausse mais sur un rythme ralenti par...

PARIS (Reuters) - L'économie française devrait se contracter de 0,1% cette année et le chômage poursuivre sa hausse mais sur un rythme ralenti par la multiplication des contrats aidés, estime l'Insee.

Dans une note de conjoncture trimestrielle publiée jeudi, l'institut de la statistique prévoit que le produit intérieur brut augmentera de 0,2% au deuxième trimestre, stagnera au troisième et progressera de 0,1% au quatrième.

Le gouvernement table quant à lui sur une hausse de 0,1% du PIB cette année, après une croissance nulle l'an dernier.

Après le recul de 0,2% du PIB constaté au premier trimestre, "pour la suite de l'année 2013, la timide éclaircie viendrait de l'extérieur", déclare le chef de la division synthèse conjoncturelle de l'Insee, Jean-François Ouvrard.

"Nous prévoyons que la demande adressée à la France se redresse nettement dès le deuxième trimestre et, côté production, on a également des signes favorables dans le secteur manufacturier", ajoute-t-il, en soulignant cependant que "l'éclaircie resterait timide, notamment parce que la demande intérieure n'aurait pas d'élan."

Avec ces prévisions, l'acquis de croissance pour l'année 2014 serait de +0,1%.

CHÔMAGE TOUJOURS EN HAUSSE

Le nombre de destructions d'emplois dans le secteur marchand n'a été que de 8.000 au premier trimestre, ce qui constitue une "surprise" positive pour l'Insee, mais qui ne devrait pas durer.

L'institut s'attend ainsi à 29.000 destructions d'emplois marchands au deuxième trimestre, 42.000 au troisième et 34.000 au quatrième, portant le nombre total à -113.000 sur l'année.

"La hausse du chômage se ferait néanmoins à un rythme moins soutenu qu'en 2012 du fait de la forte augmentation du nombre de bénéficiaires d'emplois aidés, notamment au second semestre", précise Jean-François Ouvrard.

De 10,4% au premier trimestre (10,8% avec les Dom), le taux de chômage poursuivrait sa hausse, à raison de 0,1 point par trimestre, pour terminer l'année à 10,7% en métropole et 11,1% avec les départements d'Outre-mer.

Ces taux s'approcheraient ainsi des plus hauts niveaux récents de 10,8% (et 11,2% avec les Dom) enregistrés en 1997.

Alors que François Hollande a confirmé jeudi son souhait d'inverser "durablement" la courbe du chômage à la fin de l'année, les experts de l'Insee estiment qu'il faudrait une croissance économique comprise entre 1% et 2% pour y parvenir.

LÉGÈRE PROGRESSION DU POUVOIR D'ACHAT

Grâce à un rebond de la demande extérieure, les exportations seraient le principal moteur de l'économie française cette année, et contribueraient à une stabilisation de l'activité dans le secteur manufacturier.

La demande intérieure serait quant à elle légèrement négative, avec une consommation des ménages en baisse de 0,1% sur l'ensemble de l'année (après -0,4% en 2012) et un taux d'épargne en hausse.

Le pouvoir d'achat des ménages se stabiliserait cette année (+0,2%) après une baisse exceptionnelle de 0,9% l'an dernier. Un rebond lié à un net ralentissement de l'inflation, l'indice des prix étant attendu en hausse de 0,9% cette année après 2,0% en 2012, et à un ralentissement des prélèvements obligatoires lié à la faiblesse des revenus en 2012 et 2013.

Le taux d'épargne augmenterait à 15,9% du revenu disponible contre 15,6% en 2012, les ménages adaptant leurs dépenses au recul de leur pouvoir d'achat l'an dernier et augmentant leur épargne de précaution face à la hausse du chômage.

Le recul de l'investissement des entreprises constaté depuis fin 2011 se poursuivrait cette année, avec une baisse de 0,4% au deuxième trimestre, de 0,6% au troisième et de 0,1% au quatrième, portant à -2,4% sur l'ensemble de l'année l'évolution des investissement des entreprises non financières.

L'investissement des ménages reculerait quant à lui de 3,9% sur l'ensemble de l'année, après -0,4% en 2012.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse