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Qui étaient les salariés placés en chômage partiel en 2020?

Chômage partiel

Chômage partiel - FRANCK FIFE / AFP

La crise sanitaire a profondément modifié le profil des salariés placés en activité partielle.

Le choc est sans précédent. En 2020, la crise sanitaire a contraint de nombreuses entreprises à recourir au dispositif d’activité partielle afin de suspendre leur activité tout en permettant à leurs salariés de percevoir une indemnisation à hauteur de 84% de leur salaire net.

Au pic du premier confinement en avril, 8,4 millions de personnes ont été placées en chômage partiel, selon les chiffres de la Dares, contre 6,7 millions un mois plus tôt. Le nombre de salariés concernés a ensuite progressivement diminué à la faveur de la levée des restrictions sanitaires à l’été (1,1 million en août), avant une nouvelle hausse en fin d’année pour atteindre jusqu’à 3,1 millions en novembre et 2,5 millions en décembre.

Des chiffres sans commune mesure avec ceux observés entre 2015 et 2019 lorsqu’entre 25.000 et 50.000 salariés étaient placés en activité partielle en moyenne chaque mois. Durant cette période, le dispositif était essentiellement utilisé par les secteurs industriels qui recouvraient 54% des effectifs en activité partielle, contre 30% pour les services marchands et 10% pour la construction.

Mais l’ampleur de la crise sanitaire a considérablement bouleversé la structure sectorielle des salariés placés en activité partielle. Le poids des services marchands a plus que doublé au début de la crise (65% en avril) essentiellement sous l’effet de la fermeture des restaurants tandis que celui de la construction a légèrement augmenté avec l’arrêt des chantiers (13%).

La fin du confinement a néanmoins permis un moindre recours à l’activité partielle dans la plupart des secteurs qui ont pu redémarrer. Résultat, le poids des services marchands pénalisés par la reprise plus lente de l’hébergement-restauration s’est accru au fil des mois, atteignant 83% en décembre 2020.

Plus de femmes, moins d'ouvriers

Avant tout sollicité par l’industrie avant la crise, le dispositif d’activité partielle concernait majoritairement des hommes (74%) entre 2015 et 2019. Par ailleurs, 68% des personnes concernées étaient ouvriers, tandis que la part des 50 ans et plus était particulièrement élevée (43%).

Le changement de structure sectorielle de l’activité partielle opéré pendant la crise sanitaire a diversifié les effectifs. La part des femmes concernées est ainsi passée de 26% entre 2015 et 2019 à 45% l’année dernière. De même, les jeunes qui ne représentaient que 2% des salariés placés en chômage partiel avant l’épidémie de Covid-19 ont vu leur part progresser à 11%. A l’inverse, celle des plus de 50 ans a fondu aux alentours de 25%.

Enfin, les ouvriers ne pesaient plus que 35% des effectifs de l’activité partielle en avril 2020, contre 48% pour les employés, techniciens et agents de maîtrise, 9% pour les cadres et 3% pour les apprentis.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco