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PSA: un ouvrier menacé de licenciement pour une paire de gants

L'usine de Poissy emploi quelque 5.550 salariés.

L'usine de Poissy emploi quelque 5.550 salariés. - Sébastien Bozon - AFP

L'ouvrier de 33 ans a été convoqué mardi à un entretien préalable, au motif qu'une paire de gants a été vue dans son sac. La direction de PSA y voit une faute, la CGT l'accuse de manoeuvre.

Un employé du site automobile PSA de Poissy, dans les Yvelines, est menacé de licenciement car une paire de gants de travail a été retrouvée dans son sac à sa sortie de l'usine, a-t-on appris mardi. Cet ouvrier de 33 ans était convoqué mardi midi pour un entretien préalable à licenciement par la direction qui lui reproche le "vol" de cette paire de gants au mois de mai et donc le "non-respect du règlement intérieur".

Des gants "oubliés" selon la CGT

Un gardien, lors d'un contrôle inopiné à la sortie de l'usine, avait retrouvé les gants dans le sac de ce père de famille. Des "gants de palucheur usagés" dont l'ouvrier se servait à son poste pour "lisser les tôles sorties de la presse", "comme des gants de base-ball, inutilisables pour jardiner, bricoler ou faire de la mécanique", selon Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT. "Il les a oubliés dans son sac", a assuré le syndicaliste, qui note aussi que "la restriction au niveau des budgets est telle que les gars gardent leurs gants pour en avoir une paire sous la main le lendemain. C'est monnaie courante, tout le monde fait ça".

La direction de PSA, interrogée par l'AFP, a affirmé qu'il s'agit là de "gants neufs non utilisés", "destinés à des conducteurs d'installations", "incompatibles avec une utilisation par ce salarié à son poste de travail". "Il ne peut s'agir d'un oubli, il n'y a aucune raison qu'il ait ce genre de gants sur lui", a-t-on ajouté de même source. L'entretien préalable au licenciement "n'implique pas forcément un licenciement", a rappelé la direction, qui dispose d'un mois pour notifier sa décision à l'ouvrier.

Deux salariés licenciés pour une violente dispute

Mardi à la mi-journée, une cinquantaine de salariés se sont rassemblés pendant une heure à l'appel de la CGT, deuxième syndicat après FO sur le site, selon le syndicat et la direction. M. Mercier a accusé la direction de "manier le bâton pour étouffer toute réaction collective des salariés", citant le cas de deux salariées licenciées vendredi dernier pour une altercation "verbale" - la direction assurant qu'elles "en sont venues aux mains".

Poissy figure parmi les sites fragilisés de PSA avec une production qui doit baisser de 255.000 véhicules en 2014 à 140.000 en 2017. L'usine recourt régulièrement au chômage partiel et est passée fin 2014 de deux à une ligne de montage.

la rédaction avec AFP