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PSA Hordain: 124 salariés polonais attendus jeudi, FO salue "un grand recul" de la direction

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0294/68c21892998c91e953875efec114 - AFP

La direction souhaitait au départ faire venir 270 salariés de l'usine de Gliwice, en Pologne, pour renforcer les équipes de son usine d'Hordain, dans le Nord. Une initiative qui avait provoqué l'ire des syndicats et poussé le gouvernement à mettre la pression sur le constructeur automobile pour revoir sa copie.

L'usine PSA d'Hordain (Nord) accueillera finalement jeudi 124 salariés polonais pour renforcer ses équipes, le syndicat majoritaire FO saluant un "grand recul" de la direction par rapport à ses objectifs initiaux, supérieurs, alors que la CGT reste inquiète.

Ces salariés vont intégrer une troisième équipe composée à terme de quelque 530 personnes. La direction souhaitait au départ que cette équipe soit composée très majoritairement de salariés polonais, avec en premier lieu 120 Polonais en provenance de l'usine de Gliwice - produisant des Opel Astra - puis 150 autres tous pour une mission de trois mois. Une initiative qui avait provoqué l'ire des syndicats et poussé le gouvernement à mettre la pression sur le constructeur automobile pour revoir sa copie.

Une solution alternative

Cette équipe "avait été initialement pensée avec un esprit de solidarité en offrant la possibilité aux salariés volontaires des sites qui sont sans activité de venir nous prêter main forte", a expliqué à l'AFP Luc Samsoen, directeur des ressources humaines du site d'Hordain, à l'issue d'un CSE extraordinaire lundi sur le site.

"Il s'est trouvé que cette position a entraîné une certaine émotion, nous avons entendu cette émotion et donc nous avons travaillé à une solution alternative", a-t-il ajouté.

Finalement, cette nouvelle équipe sera composée de 124 salariés de l'usine de Gliwice (Pologne), de 235 intérimaires et la direction recherche encore 174 salariés dans ses usines européennes mais aussi des intérimaires.

Les ministres du Travail et de l'Economie, Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire, avaient demandé vendredi soir à PSA "d'embaucher en priorité les intérimaires" et de "renoncer" à ce projet.

Après un échange téléphonique entre Bruno Le Maire et le numéro un de PSA Carlos Tavares, le groupe automobile avait finalement annoncé samedi avoir faire machine arrière sans pour autant donner de précisions chiffrées.

La CGT s'inquiète de voir le procédé se généraliser

Frédéric Jarosset, délégué FO, a salué lundi "un grand recul de la direction". "Ce que nous voulons, c'est que nos intérimaires soient pris en priorité et c'est ce qui a été fait."

Le sujet de la mobilité entre les usines "nous inquiète", mais "on se dit aussi que si PSA Hordain venait à plus avoir de travail, si on proposait aux salariés d'aller travailler trois ou six mois dans une autre entreprise au lieu d'avoir du chômage, c'est la meilleure des choses, mais il ne faut pas que ça devienne une habitude", a-t-il affirmé.

Un sujet qui inquiète bien davantage la CGT: "PSA veut faire en sorte que l'ouvrier travaille là où la direction a décidé. Aujourd'hui, ce sont des travailleurs de Gliwice en Pologne, demain ce seront les travailleurs de PSA Hordain qui seront sollicités pour travailler sur n'importe quel site en France ou en Europe", a dénoncé Franck Théry, secrétaire général de la CGT PSA d'Hordain.

C.C. avec AFP