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Emploi

Plus de 6 femmes sur 10 estiment être sous-payées en France

Selon une enquête menée par ADP, un spécialiste mondial de gestion RH, cette insatisfaction salariale touche assez peu les salariés les plus jeunes.

L'égalité salariale en France reste un mirage et la perception des femmes au sujet de leurs rémunérations reste négative. Ainsi, selon l'étude* "People at Work 2023" d'ADP, si 54% des Français estiment percevoir un salaire insuffisant (26% seulement considèrent être correctement payés), ce chiffre monte à 61% des femmes contre 49% des hommes.

De quoi illustrer, selon le fournisseur de logiciels en gestion de paie et RH, "que l'inégalité salariale entre les femmes et les hommes est toujours bien d'actualité malgré la mise en place de l'index de l'égalité professionnelle".

Rappelons que, selon l'Insee, tous temps de travail confondus, les femmes travaillant dans le privé percevaient en 2021 un salaire net inférieur de 24,4% en moyenne à celui des hommes: 18.630 euros annuels d'un côté (1552 euros par mois), 24.640 euros de l'autre (2053 euros par mois).

Un sentiment d'injustice particulièrement élevé chez les mères de famille

Mais à temps de travail identique, les inégalités salariales se réduisent: les femmes, touchent un salaire mensuel net moyen en équivalent temps plein (EQTP) de 2301 euros, soit 15,5% de moins que les hommes (2722 euros). Reste que cet écart se réduit, il était de 22,1% en 1995.

Toujours selon ADP, seulement 41% des salariés français affirment que leur entreprise applique une politique d’égalité salariale entre les femmes et les hommes, un constat plus partagé par les hommes (46%) que par les femmes (35%).

Par ailleurs, "ce sentiment d'injustice est plus accentué chez les collaborateurs parents puisque 65% des mères jugent leur rémunération trop faible contre 52% des pères".

65% des salariés dans la santé et l'éducation s'estiment sous-payés

De manière plus générale, les parents (58%) sont plus nombreux à trouver leur salaire insuffisant par rapport à ceux qui n'ont pas d'enfant (48%).

Ce sentiment de frustration est paradoxalement moins fort chez les 18/24 ans (35%) pourtant plus sensibles aux questions de discrimination que chez les actifs de 35-54 ans (60%).

Côté secteurs professionnels, les salariés qui travaillent dans l'éducation et la santé sont les plus nombreux à estimer être sous-payés (65%), devant ceux évoluant dans l'industrie (60%), le commerce (59%), le transport et la logistique (58%).

A l'opposé, les travailleurs du secteur des médias et de l'information sont seulement 29% à juger être sous-payés, peut-on lire.

*Pour le rapport "People at Work 2023", ADP Research Institute a interrogé 32.617 actifs dans 17 pays, dont 1 912 en France.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business