Plein emploi: l'Apec appelle à puiser chez les 100.000 cadres seniors inscrits au chômage

Invité de BFM Business, Gilles Gateau, directeur général de l'Agence pour l'emploi des cadres exhorte les entreprises à changer leur vision.

Si la France s'approche du plein emploi, de nombreux nuages risquent aujourd'hui de casser cette dynamique. Il y a la situation internationale qui génère des incertitudes mais également les difficultés qu'ont les entreprises à recruter dans de nombreux secteurs.

Gilles Gateau, directeur général de l'Apec, rappelle que ce sont "100.000 cadres de plus de 55 ans qui sont inscrits à Pôle Emploi". Or, les entreprises semblent frileuses face à ce bassin d'emplois.

"Ce sont des ressources et des compétences qu'on doit pouvoir utiliser justement pour aller vers ce plein emploi", souligne-t-il sur le plateau de Good Morning Business, ce lundi.

Fatalisme

D'autant plus que les cadres senior n'ont pas dans leurs carrières souffert de problèmes de pénibilité. "Ce qui rend d'autant plus incompréhensible qu'on écarte, parce qu'ils ont 50 ou 55 ans des cadres expérimentés", se désole le responsable.

Cette mise à l'écart "est un vrai sujet qu'on a tendance à regarder avec trop de fatalisme. A l'Apec, on essaye de changer ce regard, finalement 30 ans de carrière, c'est un bon début. C'est le regard des recruteurs qu'il faut changer et aussi celui des cadres eux-mêmes", explique Gilles Gateau.

Et de poursuivre: "Dans les cadres seniors que l'on reçoit, souvent ils ont un intériorisé le fait que leur âge devient un obstacle. Du coup, ils sont plutôt dans une logique de savoir comment faire la soudure avec la retraite pour certains d'entre aux. Pour d'autres, il faut regarder d'autres formes d'activité, pas forcément le CDI. Il faut faire le deuil de ce qu'on appelle l'emploi miroir, c'est à dire l'idée qu'on va retrouver le même job avec le même salaire dans le même type d'entreprise".

"On voit malgré tout que les attitudes changent dans les entreprises, il y a une ouverture plus grande à des profils de femmes par exemple, y compris dans des métiers d'ingénieurs ou plus techniques donc on peut changer le regard des recruteurs et il faut le faire de la même façon pour les seniors" avance Gilles Gateau.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business