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Plein emploi: Bruno Le Maire estime que cet objectif "ne pourra pas être atteint à modèle social constant"

Dans son discours lors de la cérémonie des voeux aux acteurs économiques, le patron de Bercy a réaffirmé l'objectif de plein emploi d'ici la fin du quinquennat.

"Le moment est venu de parachever cette transformation du modèle économique et social français". C'est par cette phrase que Bruno Le Maire a conclu son discours lors de la cérémonie des vœux aux acteurs économiques. Le ministre de l'Economie et des Finances a réaffirmé l'un des objectifs économiques majeurs du quinquennat à savoir le plein emploi à l'horizon 2027, à savoir un taux de chômage ramené à 5% contre un peu plus de 7% aujourd'hui. "Cet objectif du plein emploi ne pourra pas être atteint à modèle social constant", a-t-il insisté.

Pour ce faire, le patron de Bercy entend "explorer" toutes les pistes: du logement à la complexité des prestations sociales en passant par la formation et le lycée professionnel. "Avec une seule volonté: faire revenir au travail le plus grand nombre de personnes, a-t-il martelé, arguant que "les Français qui travaillent acceptent de moins en moins de payer pour ceux qui ne travaillent pas."

"Interroger la durée d'indemnisation" chômage

Bruno Le Maire a notamment mis l'accent sur un levier particulier pour réduire le taux de chômage: l'emploi des plus de 55 ans. "Ils ne sont pas un poids, ils sont une chance. Leur expérience est précieuse. Leur savoir-faire doit être transmis. Personne ne peut se résigner à ce que le taux d’emploi des plus de 55 ans en France soit de 15 à 20 points inférieur à ce qu’il est dans les autres pays européens."

"Vous, chefs d’entreprise, vous avez une responsabilité particulière : vous devez rompre avec cette pratique d’un autre temps - la mise à la retraite déguisée de vos salariés les plus âgés."

Alors que des négociations sont en cours à ce sujet entre les partenaires sociaux, le ministre de l'Economie et des Finances invite à "revoir le fonctionnement" de toute la "filière seniors". "Nous devons notamment interroger la durée d’indemnisation, qui incite à repousser les choix du retour au travail, quand nous savons que passés 6 mois, une personne de plus de 55 ans perd de grandes chances de retrouver un travail", a-t-il souligné.

Timothée Talbi