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Emploi

Offres d’emploi « raisonnables » : les syndicats doutent

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Les sanctions pour les chômeurs qui refusent deux offres d’emploi dites « raisonnables » lancent le débat : qu’est-ce qu’une offre raisonnable ?

Alors que Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi, a précisé les premières pistes de la définition d'une offre d'emploi raisonnable mercredi 9 avril sur RMC, du côté syndical on craint les critères qui seront retenus. Pour Catherine Lebrun, syndicaliste chez Sud-ANPE, les critères retenus pourraient « avoir trait au salaire : on pourra vous dire que vous êtes obligés d'accepter un emploi s'il est rémunéré 70% de votre ancien salaire ».

Elle cite aussi « tout ce qui concerne la qualification : obliger les gens à prendre un emploi qui est largement en-deçà de leur qualification antérieure. Ce n'est pas du fait des chômeurs de ne pas pouvoir retrouver un emploi correct : les emplois qui leur sont proposés sont soit extrêmement mal payés, soit d'une précarité extrême ».

Pour beaucoup d'analystes et de syndicats, plutot que les sanctions, c'est l'accompagnement qu'il faudrait développer. Ainsi, Philippe Sabater, syndicaliste au SNU ANPE, « le problème de la formation en France aujourd'hui, c'est que la formation est une formation aux besoins de l'entreprise et non pas une formation qui serait qualifiante. Beaucoup de formations sont de très courte durée et ne permettent pas aux personnes de se qualifier ou de se réinsérer vers un autre métier plus porteur. Il faut qu'on mette les moyens et que cette formation, si elle est qualifiante, soit transposable à d'autres secteurs ».

La rédaction et Nicolas Marsan