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Emploi

Nouvelle hausse du chômage en juin : réactions et analyses

Le chômage a augmenté en juin pour le deuxième mois consécutif en France. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois) en France métropolitaine a augmenté de 33.600 (+1,3%) le mois dernier pour s'é

Le chômage a augmenté en juin pour le deuxième mois consécutif en France. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois) en France métropolitaine a augmenté de 33.600 (+1,3%) le mois dernier pour s'é - -

L'aggravation du chômage se confirme. Le nombre de chômeurs a grimpé de 1,3% en juin par rapport à mai, effaçant les bons résultats du début de l'année. Des chiffres « mauvais », reconnaît le ministre de l'Emploi Xavier Bertrand.

Le chômage a augmenté en juin pour le deuxième mois consécutif en France, montrent les statistiques publiées ce mercredi par le ministère du Travail et Pôle Emploi.

33.600 inscrits en plus, +1,3%

Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois) en France métropolitaine a augmenté de 33.600 (+1,3%) le mois dernier pour s'établir à 2.720.400. Sur un an, le nombre de chômeurs en catégorie A progresse de 1,5%.
En ajoutant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), la hausse du nombre de demandeurs d'emploi atteint 0,6%, soit 25.200 personnes de plus en un mois, pour atteindre 4.103.700. En rythme annuel, la hausse est de 4%.

Des chiffres « catastrophiques », selon le PS

Comme en mai, la détérioration n'a épargné personne : jeunes, seniors, chômeurs longue durée... D’abord les jeunes. Le nombre des demandeurs d'emploi de moins de 25 ans a augmenté de 1,4%. Et la hausse du chômage est bien plus inquiétante chez les seniors. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a grimpé de 2% en un mois.... c'est une hausse vertigineuse de 13% par rapport à l'an dernier. Les chômeurs de longue durée, sans activité depuis plus d'un an, sont eux aussi plus nombreux. Ils sont 10% de plus que l'an dernier.
Ces chiffres sont qualifiés de « vraiment mauvais » par le ministre de l'Emploi Xavier Bertrand et de « catastrophiques » par la socialiste Martine Aubry.

« A l’origine de cette situation ? Les politiques du gouvernement ! »

Des chiffres inquiétants et faciles à expliquer, selon Alain Vidalies, secrétaire national au Travail et à l'Emploi du PS : « Là où les choses s’améliorent dans les autres pays, on voit qu’en France elles ne s’améliorent pas. Il y a des politiques à l’origine de cette situation, qui sont directement et uniquement de la responsabilité du gouvernement : quand on supprime 130 000 emplois dans la Fonction publique en 2011, ça se retrouve dans les chiffres. Quand on continue d’encourager avec de l’argent public les heures supplémentaires qui coûtent moins chères à l’employeur plutôt que d’embaucher de nouvelles personnes, ils obéissent à cette logique. Tout ça est totalement incohérent et il serait temps que le gouvernement en prenne véritablement conscience. »

« Il faut s’attendre à ce type de chiffres pendant encore 9 mois »

De son côté, l’économiste Eric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision à l'Observatoire Français des Conjonctures économiques (OFCE). n'est pas étonné par ces mauvais chiffres du chômage, et convaincu qu’ils vont durer : « Certes on est sorti de la récession mais la croissance de cette sortie de récession n’est pas suffisante pour permettre de créer suffisamment d’emplois pour faire baisser le chômage. On a donc bien une croissance économique mais elle n’est pas très riche en emplois. Cette année, il y aura 145 000 nouveaux entrants sur le marché du travail, donc il faut créer plus de 145 000 emplois pour faire baisser le chômage. Mais d’après nos prévisions, seuls 120 000 postes seront créés. Il y a donc des créations d’emplois mais une population active qui continue à croitre et il faut s’attendre à des chiffres de cette même veine à peu près pendant neuf mois ».

La Rédaction, avec Emilie Valès