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Emploi

Manifestation de salariés d'usines Dassault en Gironde

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MERIGNAC, Gironde (Reuters) - Des salariés des usines girondines de Dassault ont manifesté jeudi pour réclamer des augmentations de salaires dans un...

MERIGNAC, Gironde (Reuters) - Des salariés des usines girondines de Dassault ont manifesté jeudi pour réclamer des augmentations de salaires dans un contexte social tendu dans tous les sites du groupe malgré la perspective d'un contrat de vente de 126 Rafale à l'Inde.

Les "Dassault" des usines de Martignas-sur-Jalle ont rejoint en fin de matinée leurs collègues du site de Mérignac, où ils ont manifesté à l'intérieur du périmètre industriel sous le soleil et par grand froid.

Derrière un cercueil noir porté par des salariés au visage caché derrière un masque blanc, 200 à 250 salariés selon les syndicats ont défilé à l'appel de la CGT et de la CFDT entre les bâtiments où sont montés les Rafale, les avions d'affaire Falcon 2000 et à l'intérieur dans le restaurant d'entreprise.

Des banderoles ont été déployées dans le cortège et sur les grilles de l'usine portant les mentions "Négo salariale = scandale" et "des avions, oui, mais des salaires justes".

Lors de la négociation annuelle obligatoire, "aucune organisation syndicale n'a signé l'accord portant sur des augmentations de salaire de 0,8% pour les non cadres. Aujourd'hui nous nous battons dans toutes les usines pour que la direction revienne à la table de négociations", a indiqué Cyril Courel, délégué CGT à Mérignac.

"Au départ on demandait 5% d'augmentation générale et 5% de rattrapage sur les dernières années. Nous revendiquons aussi de meilleures conditions de travail et pour l'emploi car rien ne nous garantit que les départs à la retraite seront compensés par des embauches", a ajouté le syndicaliste.

Le principe de débrayages d'une heure plusieurs fois par semaine dans l'ensemble du groupe depuis le 30 janvier a été retenu par les syndicats.

L'action à Mérignac entrait dans ce cadre et était prévue avant que ne soit annoncée, mardi, la position favorable du Rafale, seul avion retenu par l'Inde pour finaliser les négociations portant sur un contrat de 126 unités.

"Nous ne savons pas ce que ce contrat pourrait nous rapporter. S'il aboutit ce sera une bonne chose mais nous crierons victoire quand il sera signé car nous avons déjà été échaudés, par exemple avec le Brésil", a précisé Cyril Courel.

Sur le chiffre de 18 avions sur les 126 qui seraient fabriqués en France avec le reste en Inde, le syndicaliste a rappelé que le rythme de production est de 11 Rafale par an. "Ce n'est de toute façon pas une vision à long terme", a-t-il dit.

Plusieurs usines, dont celle de Martignas-sur-Jalle (457 salariés), travaillent sur les Rafale dont l'assemblage et la mise en vol sont effectués à Mérignac (1.247 salariés).

Claude Canellas, édité par Gilles Trequesser