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Emploi

Malgré leur coût, le gouvernement annonce la prolongation des aides à l'embauche d'apprentis

La Première ministre Elisabeth Borne met en avant "un vrai succès" qui justifie le maintien du dispositif.

"On veut absolument continuer à encourager les entreprises à embaucher des apprentis et c'est pour ça que je peux vous annoncer ce matin qu'on va prolonger à l'identique les aides à l'apprentissage", a annoncé ce vendredi Elisabeth Borne, en marge d'un déplacement consacré à l'apprentissage dans un centre de vacances en Seine-et-Marne.

Les aides à l'embauche d'un apprenti s'élèvent "à 5000 euros pour un apprenti mineur, 8000 euros pour un majeur", a rappelé la Première ministre qui met en avant "un vrai succès" pour justifier le maintien du dispositif.

Objectif: 1 million

"L'apprentissage, c'est un vrai succès du précédent quinquennat. (...) En 2017, il y avait moins de 300.000 apprentis et en 2021 c'est 730.000 apprentis. Notre objectif c'est un million d'apprentis", a-t-elle ajouté.

Rappelons que la Cour des comptes a vivement critiqué mercredi la réforme "non financée" de l'apprentissage de 2018, dont le succès quantitatif "indéniable" s'est fait au prix d'un "doublement" du coût tout en bénéficiant peu aux jeunes ayant le plus de difficultés à s'insérer dans l'emploi.

Prévu à 3,2 milliards en 2021 - malgré une subvention exceptionnelle de 2,75 milliards - le déficit de France compétences, qui finance notamment les centres de formation d'apprentis (CFA) à partir de la contribution des entreprises, pourrait grimper à 5,9 milliards cette année, ce qui nécessitera un nouveau coup de pouce financier.

Les Sages épinglent également le fait que les apprentis du supérieur sont devenus majoritaires depuis 2020. Or, à partir de la licence, "la plus-value sur l'insertion professionnelle est faible", selon la Cour même si cela "contribue à démocratiser, professionnaliser et financer l'enseignement supérieur".

Autre bémol, la multiplication des formations s'est faite davantage dans des secteurs tertiaires que dans les secteurs en tension comme l'industrie ou le BTP.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business