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Malgré les augmentations, les salariés veulent plus d'avantages salariaux pour compenser l'inflation

Titres restaurants, chèques cadeaux, intéressement et participation, mutuelle et prévoyance… selon une étude menée par OpinionWay, 8 salariés du secteur privé sur 10 considèrent que ces avantages sont devenus essentiels pour faire face à l’inflation.

Face à la flambée des prix, de nombreuses branches professionnelles et d'entreprises ont consenti à d'importantes augmentations de salaires l'an passé et en 2023. D'après une enquête publiée ce jeudi par le cabinet de recrutement PageGroup, elles sont attendues à 4,5% en moyenne tandis qu'une étude du cabinet de ressources humaines LHH indiquait que 93% des entreprises "ont prévu des mesures salariales" cette année.

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De quoi venir compenser en partie l'inflation mais pas totalement. Surtout qu'il s'agit de moyennes présentant forcément des disparités. Pour les salariés, le compte n'y est pas et nombre d'entre eux estiment que les entreprises doivent actionner d'autres leviers.

Moins d'un salarié sur 2 satisfait des compléments salariaux offerts par son entreprise

Ainsi, selon une étude* menée par OpinionWay pour May, un salarié sur deux (49%) avoue avoir du mal à s’en sortir financièrement, et ils sont ainsi 82% à considérer que les avantages salariaux sont devenus essentiels pour faire face à l’inflation.

Titres restaurants, chèques cadeaux, intéressement et participation, mutuelle et prévoyance… les moyens pour soutenir le pouvoir d'achat sont en effet nombreux. Or, seulement 46% se disent satisfaits des avantages salariaux proposés.

"Parmi les sources d’insatisfaction figurent des enjeux financiers. 53% estiment que les montants des avantages salariaux qu’ils perçoivent ne sont pas suffisamment élevés", peut-on lire.

Un chiffre qui monte à 67% dans les TPE où les budgets pour ces dépenses sont évidemment plus faibles.

L'étude montre en effet que les exigences sont plutôt élevées. "Au total, les salariés dans leur ensemble souhaiteraient en moyenne 6648 euros d’avantages salariaux. Or, ils déclarent actuellement se voir distribuer seulement 1605 euros en moyenne. Cela constituerait une hausse de 5043 euros, soit +314% d’augmentation par rapport au montant perçu aujourd’hui", souligne le rapport.

Des exigences élevées

Précisément, les salariés souhaitent en priorité voir le montant de leurs tickets restaurant augmenter. L'étude rappelle que seulement 43% des sondés disent en recevoir.

"Le montant du titre journalier idéal serait de 15 euros. Avec en moyenne 5 euros par jour cela constituerait 10 euros supplémentaires par jour, soit 2160 euros de plus par an."

Viennent ensuite des avantages liés à la santé tels que l’épargne retraite avec une hausse souhaitée de 687 euros par an et la prévoyance (+228 euros).

Mais c'est en réalité tous les avantages que les salariés aimeraient voir augmenter comme la mutuelle, les chèques cadeaux (162 euros par an au lieu de 57 euros en moyenne) ou encore l'intéressement qui est de 1000 euros en moyenne et qui devrait passer à 1275 euros selon les sondés.

L'étude montre également que les salariés souhaiteraient être mieux informés de ces avantages. "59% ne connaissent pas tous les avantages auxquels ils peuvent prétendre. Résultat, 48% sont conscients de ne pas utiliser certains des avantages salariaux proposés par leur entreprise", peut-on lire.

Un critère devenu important dans le cadre d’une recherche d’emploi

Preuve que ces compléments de salaires sont stratégiques, 85% des salariés du privé déclarent qu’ils seraient attentifs aux avantages salariaux proposés s’ils devaient changer d’entreprise aujourd’hui.

Une évolution de taille puisque seuls 35% des sondés déclarent avoir choisi leur entreprise actuelle au moins en partie pour ses avantages salariaux, "signe de la hausse significative de l’importance accordée à ce qui est aujourd’hui un véritable complément de revenu".

*Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de salariés du secteur privé, représentatif de la population des salariés français du secteur privé âgés de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 5 au 17 juillet 2023.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business