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Les salariés de Petit-Couronne bloquent un dépôt pétrolier

UN DÉPÔT PÉTROLIER BLOQUÉ PAR LES SALARIÉS DE PETIT-COURONNE

UN DÉPÔT PÉTROLIER BLOQUÉ PAR LES SALARIÉS DE PETIT-COURONNE - -

PETIT-COURONNE, Seine-Maritime (Reuters) - Les salariés de la raffinerie française de Petit-Couronne (Seine-Maritime), en phase de mise à l'arrêt en...

PETIT-COURONNE, Seine-Maritime (Reuters) - Les salariés de la raffinerie française de Petit-Couronne (Seine-Maritime), en phase de mise à l'arrêt en raison des difficultés du groupe suisse Petroplus, ont bloqué vendredi le dépôt pétrolier voisin de Grand-Quevilly.

Le blocage de ce dépôt, qui alimente les stations de la région en produits raffinés, a été mis en oeuvre par deux à trois cents salariés de Petroplus et a été présenté comme "une action symbolique" par Régis Gasse, secrétaire de l'union départementale CGT de Seine-Maritime.

Le raffineur indépendant basé en Suisse, qui a perdu 415 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de son exercice 2011, ne peut plus acheter de brut pour alimenter ses raffineries depuis que ses banques ont bloqué des lignes de crédit d'un montant de près d'un milliard de dollars.

Deux candidats à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Hervé Morin (Nouveau centre), ont défendu vendredi devant les salariés de Petit-Couronne l'indépendance énergétique de la France.

Pour Hervé Morin, qui refuse le terme de "protectionnisme", la règle devrait être "le principe de réciprocité" et une augmentation des taxes aux frontières de l'Union européenne pour les marchandises qui ne sont pas fabriquées avec "les mêmes contraintes sociales et environnementales".

Il plaide pour que le sauvetage de la raffinerie s'appuie sur un pool bancaire car "les banques se sont goinfrées de liquide à Noël" et sur l'introduction d'"un partenaire industriel pour pérenniser l'activité".

Jean-Luc Mélenchon n'a quant à lui pas peur du protectionnisme et prône l'instauration de "visas sur toutes les marchandises qui entrent en Europe".

Il assure que "l'argent existe" pour le sauvetage de Petit-Couronne, puisque les banques ont obtenu des prêts de la BCE, sans que cela se traduise dans l'économie réelle. "Le système bancaire est pourri jusqu'à la moelle", a-t-il dit.

Il estime par ailleurs que la France n'est pas en surcapacité de raffinage car "nous importons des quantités supérieures à ce que nous traitons sur le sol national".

"Mais c'est moins cher ailleurs sans contrôle social ni de pollution", a-t-il ajouté.

Il a appelé Nicolas Sarkozy à réquisitionner les installations de Petroplus puisque le raffineur suisse "est incapable de (les) faire fonctionner".

Marc Parrad, édité par Yves Clarisse