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Les députés débattent des "emplois d'avenir"

LES EMPLOIS D'AVENIR

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PARIS (Reuters) - Les députés français ont engagé mardi l'examen du projet de loi sur les "emplois d'avenir", qui prévoit la création de 150.000...

PARIS (Reuters) - Les députés français ont engagé mardi l'examen du projet de loi sur les "emplois d'avenir", qui prévoit la création de 150.000 postes pour les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés.

Ce texte, qui reprend l'une des propositions de campagne de François Hollande, prévoit de créer 100.000 emplois en 2013, ce chiffre étant porté à 150.000 l'année suivante.

Ils sont destinés en priorité aux jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, qui ont des difficultés d'accès à l'emploi notamment ceux vivant dans des zones urbaines ou rurales où le chômage est élevé. Le dispositif s'adresse également aux jeunes diplômés des zones sensibles qui doivent faire face à des difficultés d'insertion professionnelle.

Le texte prévoit aussi la création d'emplois d'avenir dans l'Education nationale afin d'accompagner les étudiants boursiers qui souhaitent poursuivre leurs études et se destiner aux métiers de l'enseignement.

Il s'agira d'emplois à plein temps, en CDI ou en CDD de trois ans (ou un an renouvelable jusqu'à trois ans), avec une rémunération commençant au smic, l'Etat s'engageant à hauteur de 2,3 milliards d'euros pour les financer.

"Ce texte répond à la première priorité de ce quinquennat qui commence : la jeunesse", a dit Michel Sapin, le ministre du Travail. "Il va contribuer à répondre à une attente essentielle de cette jeunesse : l'accès à un emploi et à un emploi durable."

Le texte, qui comporte une dizaine d'articles sur lesquels ont été déposés environ 300 amendements, a été modifié par la commission des Affaires sociales.

APPEL À L'OPPOSITION

Plusieurs amendements ont été adoptés mardi, comme celui qui prévoit que le dispositif s'appliquera au 1er novembre 2012 et non plus au 1er janvier 2013.

L'ensemble de la gauche votera ce texte même si les écologistes et le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Parti de gauche) souhaitent voir d'autres amendements votés, comme ceux pérennisant ces emplois.

"Le Parlement joue son rôle en musclant ce texte", a dit Philippe Martin, vice-président du groupe PS.

Jean-Christophe Lagarde, porte-parole du groupe centriste UDI (Union des démocrates et indépendants, centriste), souhaite que le dispositif soit étendu aux très petites entreprises (TPE) et que la formation soit fixé au minimum à dix heures par semaine pour donner leur approbation au texte.

Seul le groupe UMP a décidé de voter contre.

"Notre opposition est déterminée", a dit son président Christian Jacob, même si certains de ses membres entendent voter pour ou s'abstenir. "Ce texte est une mauvaise réponse, il est à côté de la plaque."

"Il y a beaucoup de défauts dans ce texte", a dit Lionnel Luca, le chef de file de la Droite populaire, l'aile droitière de l'UMP. "Mais il y a 150.000 jeunes qui vont acquérir une expérience professionnelle et c'est quand même mieux que Pôle emploi."

"Il ne faut pas laisser à la gauche le monopole de la jeunesse", a-t-il poursuivi après avoir dit que son groupe "aurait gagné" à s'abstenir sur ce projet de loi.

L'examen du texte par l'Assemblée devrait se poursuivra jusqu'à jeudi. Le Sénat l'examinera à son tour à partir du lundi 24 septembre.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse