BFM Business
Emploi

Les critères des offres d’emploi dites « valables »

BFM Business
Le gouvernement va définir, avec les syndicats, les critères des offres « valables » ou encore « raisonnables » qui entraîneront des sanctions si elles sont refusées par les chômeurs.

Gouvernement et partenaires sociaux se retrouvent à partir de ce matin au ministère de l'Emploi pour plancher sur la réforme de l'assurance chômage. Il sera question notamment de la mise en place de nouvelles sanctions pour les demandeurs d'emploi. Les syndicats auront leur mot à dire sur "les modalités" mais sur "le principe", le gouvernement a déjà tranché.

La base de la réforme est pour l'instant la suivante : après 6 mois de chômage, un demandeur d'emploi qui refusera deux offres considérées comme « valables » verra ses indemnités réduites, suspendues, voire supprimées. Parmi les critères retenues pour une offre « valable » : la distance géographique (à moins de 2 heures aller-retour du domicile pour la région parisienne, dans un rayon de 30 kilomètres autour du domicile pour la province) et le salaire (le seuil n'est pas encore fixé, il serait comparé au dernier salaire ou au montant des indemnités chômage). Pour justifier ces nouvelles sanctions, le gouvernement cite les 500.000 offres d'emplois non pourvues en France, notamment dans l'informatique, la restauration et le bâtiment.

Sophie a 46 ans et vit à Paris. Elle est au chômage depuis 2001 après une carrière dans le marketing-commercial. Elle est prête, « bien sûr », à aller travailler loin de chez elle. « Par contre, ce n'est pas avec un Smic que je vais m'en sortir. Je pense que je mérite au moins 1 500 euros nets, pour 20 ans d'expérience je trouve que ce n'est pas trop » explique-t-elle. Elle a « déjà refusé un emploi » : « j'ai effectué une période d'essai et je l'ai interrompue. Vous arrivez à la fin du mois avec un chèque de 1 000 euros, je me suis dit que je n'arriverai même pas à payer mon loyer et à me nourrir avec ça. Donc je me suis auto-sanctionnée en retournant au chômage » raconte-t-elle.

Côté entreprises, on juge que « sur le papier, c'est bien », comme le dit Benoît, patron d'une entreprise de toiture, « mais dans les faits, c'est plus compliqué ». Pour lui, « impossible de forcer quelqu'un à devenir couvreur ou maçon ». Bref, ce qu'il faut changer, « c'est l'image du batîment, expliquer aux jeunes qu'un couvreur peut bien gagner sa vie et s'épanouir ».

Au-delà des sanctions ou des critères des offres « valables », c'est donc la formation ou encore la rémunération que les personnes mettent en avant pour améliorer la situation de l'emploi.

La rédaction et Yann Abback