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Emploi

Le ras-le-bol des salariés de Carrefour

L'augmentation de 2% que propose Carrefour à ses salariés est loin de leur suffire.

L'augmentation de 2% que propose Carrefour à ses salariés est loin de leur suffire. - -

La grève nationale des salariés de Carrefour - qui demandent aux clients de boycotter l'enseigne ce samedi -, est l'une des plus importantes par son ampleur. Les employés s'estiment sous-payés, même avec de l'ancienneté.

Les salariés de Carrefour ont décidé de passer à l'offensive. Après plusieurs mois de négociations salariales, leurs syndicats ne sont pas parvenus à obtenir plus qu'une augmentation d'environ 2% (1% au 1er mars, 1% au 1er octobre). Dans le même temps, ils affirment que la scission programmée de deux entités du groupe (DIA et Carrefour Property) va générer des dividendes qui atteindraient 6 milliards d'euros pour les actionnaires.

Sophie, 25 ans de maison, 1.080 euros par mois

En signe de protestation, la plupart des employés ont décidé de ne pas travailler ce samedi et demandent aux clients, par solidarité, de boycotter l'enseigne pour leurs courses du week-end. Sophie Rossi, caissière à Carrefour-Antibes depuis 25 ans, gagne1.080 euros par mois en moyenne pour un temps partiel de 27 heures et demi. Pour elle, l'augmentation proposée par le groupe va représenter 10 euros. « Rien du tout, c'est que dalle », dit-elle. « Il y a des filles qui sont seules, qui sont divorcées et elles n'y arrivent pas les pauvres filles. Elles ne dépensent rien, elles voudraient bien payer leur loyer et donner à manger à leurs enfants correctement. Je crois qu'on est arrivé au summum ».

« C'est vraiment se foutre de la gueule du monde »

Zorah Abdallah, elle, travaille depuis 15 ans dans l'hypermarché Carrefour de Sevran. « Cette augmentation, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde », tempête-t-elle. « On sait très bien qu'on a tous un loyer à payer, des factures EDF ou des crédits, et c'est pas 10 euros de plus par mois qui va beaucoup nous aider. Une caissière qui touche 900 euros par mois, comment fait-elle ? ». Fabrice Danet, chef de rayon à Aulnay-sous-Bois, a décidé, lui, de faire grève par solidarité avec les caissières. « C'est des personnes qui sont à 30 heures, même pas à 35 heures. Et il faut savoir que Carrefour est reconnu pour payer ses employés sous le SMIC, puisqu'il a été condamné pour ça. Et le PDG a une retraite-chapeau de 50.000 euros par mois dès qu'il aura atteint 3 ans d'ancienneté. Excusez-moi mais c'est du foutage de gueule ».

La Rédaction et H. Perrier