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Le patron du Medef propose de donner "la priorité d'embauche en CDI" à ceux qui enchaînent les CDD

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. - Bertrand Guay - AFP

Toujours opposé à l'instauration d'un bonus/malus pour lutter contre le recours abusif aux contrats courts, Geoffroy Roux de Bézieux a proposé mercredi que, dans une même entreprise, "la priorité d'embauche en CDI" soit obligatoirement donnée aux salariés ayant déjà enchaîné des CDD.

C'est une mesure qui peut sembler de bon sens, et on pourrait même s'étonner que ce ne soit pas déjà le cas dans les faits. Alors que la négociation sur la réforme de l'Assurance chômage reprend dans l'après-midi, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a proposé mercredi de donner obligatoirement "la priorité d'embauche en CDI aux gens qui ont enchaîné des CDD dans la même entreprise".

"On veut aider les gens qui enchaînent les contrats courts à rentrer dans un emploi plus long", a expliqué Geoffroy Roux de Bézieux sur RTL précisant que la mesure qu'il propose pourrait s'appliquer dès l'enchaînement de "deux CDD".

"Il y aura juste moins d'emploi"

Le patron du Medef a réaffirmé son opposition à un projet de bonus/malus qui ferait varier les cotisations patronales selon l'usage des contrats courts de moins d'un mois.

"On reconnaît volontiers qu'il y a un problème avec les CDD courts de moins d'un mois qui ont fortement augmenté depuis dix ans car la visibilité des entreprises sur leur cas se réduit", a reconnu Geoffroy Roux de Bézieux. "Mais si on taxe plus les contrats courts, ça a déjà été essayé, il y aura juste moins d'emploi", a-t-il ajouté.

Bruno Le Maire favorable au bonus/malus

Cette idée de bonus/malus était une promesse de campagne du candidat Macron et mercredi le ministre de l'Economie Bruno le Maire a réaffirmé son soutien à cette mesure. "Je reste favorable à l'idée de bonus/malus pour les contrats courts, quand les entreprises abusent des contrats courts, elles doivent être pénalisées", a-t-il déclaré sur France Culture.

La négociation sur la réforme de l'Assurance chômage reprend mercredi et cette question des contrats courts, un thème qui électrise les discussions entre le patronat et les syndicats, devrait être au cœur des débats.

Initialement, les partenaires sociaux avaient jusqu'au 25 janvier pour négocier mais en pleine crise des gilets jaunes ceux-ci ont demandé un délai supplémentaire, que le gouvernement a accepté.

Jean-Christophe Catalon avec AFP