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Emploi

Le Parlement enterre le « travailler plus pour gagner plus »

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L'Assemblée nationale a voté ce mardi définitivement le budget rectificatif 2012 qui prévoit 7,2 milliards d'euros de hausses d'impôts. Il enterre également deux mesures symboles du quinquennat précédent : la TVA sociale et la défiscalisation des heures supplémentaires.

C’en est fini des mesures emblématiques du quinquennat Sarkozy : les députés ont voté définitivement ce mardi le premier texte budgétaire de l’ère Hollande. Au menu, une hausse d'impôts de 7,2 milliards d'euros et la suppression de la TVA fiscale et de la défiscalisation des heures supplémentaires.
Le Sénat va voter le texte dans la foulée, ce qui signera son adoption définitive par le Parlement, en ce dernier jour de la session extraordinaire. La gauche a voté pour et l'UMP et les centristes ont voté contre. Le vote a eu lieu à main levée.

« Première étape » pour la gauche...

« La première pierre est posée. Elle est solide, bien taillée, mais l'édifice commencera à prendre forme à l'automne », a déclaré le rapporteur général du Budget, Christian Eckert (PS), évoquant un budget rectificatif « attendu et assumé », qui prévoit aussi 1,5 milliard d'euros d'économies. Ainsi, a-t-il dit, les 5 milliards d'euros subventionnant les exonérations sociales et fiscales sur les heures supplémentaires seront remis au service de « tous les Français et pas seulement de ceux qui ont un emploi ». Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a qualifié ce projet de loi de Finances de « première étape », avant le budget 2013 de l'automne.

... « Brutalité » pour la droite

« Ce collectif, vous allez le regretter ! », a lancé le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), évoquant tout à la fois « la brutalité » et « l'esprit de revanche » qui animent selon lui ce texte. « Vous supprimez 500 euros de pouvoir d'achat aux salariés les plus modestes de notre pays », a-t-il accusé, en faisant référence aux heures supplémentaires. Il s'est également ému du budget croissant de l'Aide médicale d'Etat (AME), pronostiquant qu'il dépasserait prochainement le milliard d'euros. Le texte voté supprime le droit d'entrée de 30 euros institué en 2011 pour bénéficier de cette aide.