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Laurent Berger (CFDT) appelle l'exécutif à renoncer au changement du calcul de l'allocation chômage

Le secrétaire général de la CFDT demande à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, de "renoncer rapidement" aux mesures de la réforme de l'assurance chômage qui doivent entrer en vigueur le 1er avril 2020.

Le secrétaire général de la CFDT demande à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, de "renoncer rapidement" aux mesures de la réforme de l'assurance chômage qui doivent entrer en vigueur le 1er avril 2020. - Charles Platiau-Pool AFP

Le secrétaire général de la CFDT a redemandé ce mercredi au gouvernement de "renoncer" dans les plus brefs délais à l'application au 1er avril des nouvelles règles, plus défavorables, de calcul de l'allocation chômage pour les travailleurs précaires.

Alors que plusieurs syndicats (FO, CGT, CFDT) ont demandé hier mardi 10 mars, au gouvernement qu'il renonce à appliquer au 1er avril 2020 la réforme du calcul de l'allocation chômage, le patron de la CFDT insiste sur ce point. 

"Les travailleurs précaires, ceux qui alternent les petits contrats, vont être les premiers touchés" par les conséquences économiques du coronavirus, a mis en garde sur Franceinfo le secrétaire général de la CFDT, demandant à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, de "renoncer rapidement" aux mesures de la réforme de l'assurance chômage qui doivent entrer en vigueur le 1er avril.

Un mode de calcul basé sur le revenu mensuel du travail

À partir de cette date, entrera en vigueur, le nouveau mode de calcul des indemnités chômage calculées, non plus sur les seuls jours travaillés mais sur le revenu mensuel du travail. L’allocation journalière (AJ) sera ainsi plus faible pour les personnes ayant travaillé de manière discontinue sur la période de référence affiliation (PRA).

"A chaque fois qu'il y a une difficulté économique - et là elle est là et ça n'est que le début - ce sont les travailleurs précaires qui payent le plus cher tribut", a poursuivi Laurent Berger, citant l'exemple de ceux qui travaillent dans l'événementiel, le tourisme ou la restauration, des secteurs déjà touchés par une baisse d'activité.

"Plus d'un million de travailleurs concernés"

Cette réforme vise à mettre fin à une situation actuellement plus favorable, pour la même quantité de travail, aux personnes alternant contrats courts et inactivité qu'à celles travaillant en continu. Qualifiant les mesures de "profondément injustes", le secrétaire général de la CFDT a estimé que "plus d'un million de travailleurs seront concernés par une baisse allant de 20 à 45% de leur indemnisation chômage".

S'il "faut des mesures de soutien aux entreprises et des mesures de chômage partiel pour les salariés" affectés par les effets du coronavirus, il serait "anormal et injuste de ne pas avoir aussi une mesure de soutien aux travailleurs précaires", a ajouté le responsable syndical.

Frédéric Bergé avec AFP