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La SNCF prête à verser une prime de pouvoir d'achat allant jusqu'à 600 euros

L'opérateur conditionne le montant de ce bonus à la signature par les syndicats d'un accord global sur les rémunérations. Les syndicats, eux, réclament plutôt des hausses de salaires.

Comme dans beaucoup d'entreprises, à la SNCF ont lieu les négociations obligatoires sur les rémunérations. Et sans surprise, syndicats et direction se livrent à un bras de fer.

Alors que les premiers manifestaient devant le siège de la SNCF ce jeudi pour réclamer "une augmentation généralisée des salaires", la seconde tente de convaincre avec la proposition d'une prime de pouvoir d'achat qui serait versée aux salariés dès le mois de décembre.

Elle serait bien supérieure aux 100 euros de l'indemnité inflation du gouvernement. Elle atteindra 600 euros pour les salaires jusqu’à 1,5 Smic ou 300 euros pour ceux jusqu’à 3 Smic.

Revalorisation des bas salaires

Un joli bonus de fin d'année mais un bonus très conditionné. La SNCF indique que le montant de cette prime dépendra de la signature ou non d’un accord global sur les rémunérations par des syndicats pesant au moins 50% de représentativité syndicale, ont précisé des syndicats et la direction.

Si l'accord n'est pas signé par cette proportion de représentants syndicaux, la prime sera versée mais elle sera minorée: 500 euros pour les salaires jusqu’à 1,5 Smic ou 250 euros pour ceux jusqu’à 2,5 Smic.

D'autres mesures proposées par la direction sont également conditionnées à la signature de cet accord. Il s'agit par exemple de la majoration annuelle de la "prime de travail" destinée à "tous les salariés" qui passera à 220 euros brut par an avec signature contre 200 euros sans signature. Ou encore d'une "revalorisation des bas salaires" dont bénéficieront 61.000 salariés en cas de signature contre 30.000 sans signature.

Les syndicats ont jusqu'au 10 décembre pour se prononcer

Si la direction explique qu'"il est important de valoriser la signature des organisations syndicales", ces derniers sont divisés. Comme souvent, SUD Rail, 3e syndicat du groupe, affiche son refus estimant "que le compte n'y est pas". Pour 2021, il n'y a "rien sur les salaires" et "pour 2022, des mesures spécifiques qui ne rattraperont rien", fustige-t-il.

Du côté de l’Unsa ferroviaire, le deuxième syndicat représentatif du groupe, ces propositions sont jugées "encourageantes". "Le groupe a fait des efforts, il a entendu la colère des salariés", a déclaré à l'AFP Florent Monteilhet, secrétaire général adjoint syndicat. Ses adhérents devront se prononcer sur l'accord.

La CFDT-Cheminots considère de son côté que "la contestation a porté ses fruits. C'est un acte 1". et la CGT-Cheminots (premier syndicat à la SNCF), n'a pas encore donné sa position pour le moment. Les syndicats ont jusqu'au 10 décembre pour se prononcer.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business