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La prime aux salariés très critiquée avant d'avoir vu le jour

Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être "le président du pouvoir d'achat", veut imposer à certaines entreprises de verser une prime à leurs salariés mais le projet est très critiqué par les syndicats et le patronat. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvign

Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être "le président du pouvoir d'achat", veut imposer à certaines entreprises de verser une prime à leurs salariés mais le projet est très critiqué par les syndicats et le patronat. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvign - -

Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être "le président du pouvoir d'achat", veut imposer à certaines entreprises de verser une prime à leurs salariés mais le projet est très critiqué par les syndicats et le patronat.

La prime devrait être obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés qui versent plus de dividendes que l'année précédente. Son montant sera négocié dans l'entreprise.

Elle sera facultative pour les entreprises de moins de 50 salariés, que le gouvernement espère séduire en l'assortissant d'une exonération fiscale.

"Il y avait beaucoup d'espoir, il y aura beaucoup de déçus", a prédit jeudi le numéro un de la CFDT, François Chérèque, soulignant l'écart entre ce dispositif et la "promesse" d'une prime de 1.000 euros pour les entreprises bénéficiaires.

Cette prime divisera les salariés et aura des effets pervers, a-t-il ajouté sur LCI, car comme elle sera seulement soumise au forfait social, à la CSG et à la CRDS, "il y aura moins d'augmentation de salaire et plus de prime".

"Celui qui va y perdre, c'est le salarié parce qu'il n'aura pas d'augmentation de salaire qui s'étalera sur sa carrière. Par contre, l'entreprise va avoir des allègements, ce sera un cadeau, ce sera un effet d'aubaine pour l'entreprise."

Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, "c'est plus un effet d'annonce qu'autre chose et il y a plein de salariés qui n'auront rien".

"Personne ne sait aujourd'hui combien d'entreprises font des dividendes et dans combien d'entreprises les dividendes augmentent", a-t-il dit sur RTL. "C'est quasi virtuel."

L'organisation patronale CGPME a salué le fait que la prime soit facultative dans les entreprises de moins de 50 salariés.

Mais "imposer le versement d'une prime aux entreprises de plus de 50 salariés empiète sur la liberté de gestion du chef d'entreprise", écrit-elle dans un communiqué.

Cette décision créera un 'effet de seuil' supplémentaire en "faisant passer de 35 à 36 les obligations administratives et financières déclenchées par le seul fait d'embaucher un 51e salarié !", poursuit-elle.

Nicolas Sarkozy a défendu jeudi son projet.

"Quand la reprise arrive, ceux à qui on a demandé des efforts doivent être les premiers bénéficiaires de cette reprise. C'est une affaire de justice", a-t-il dit lors d'un déplacement au Havre.

Un texte de loi sera soumis au Parlement à l'été.

Jean-Baptiste Vey, édité par Gérard Bon

REUTERS