BFM Business
Emploi

La Cour des comptes prône davantage de financements pour les entreprises d'insertion par le travail

En 2016, 43% des 132.300 salariés concernés étaient employés par des associations intermédiaires, 37% par des ateliers ou des chantiers d'insertion et 20% par des entreprises d'insertion ou des entreprises de travail temporaire d'insertion.

En 2016, 43% des 132.300 salariés concernés étaient employés par des associations intermédiaires, 37% par des ateliers ou des chantiers d'insertion et 20% par des entreprises d'insertion ou des entreprises de travail temporaire d'insertion. - Jeff Pachoud- AFP

Les sages de la rue Cambon estiment que les structures d’insertion par le travail, qui s'adressent aux personnes particulièrement éloignées de l’emploi, aident à lutter contre l'exclusion. Mais elles reposent sur des modèles économiques fragiles et les moyens qui leur sont alloués ne le sont pas de manière optimale.

La Cour des comptes plaide, dans un rapport publié mardi, pour que l'insertion par l'activité économique bénéficie de "financements plus adaptés". Dans ce rapport intitulé "l'insertion des chômeurs par l'activité économique, une politique à conforter", la Cour des comptes passe en revue ce dispositif, destiné à des chômeurs qui rencontrent des difficultés sociales.

C'est sur le financement qu'elle se montre la plus critique, préconisant une "amélioration" de "l'allocation des moyens". Elle estime aussi qu'il faut "faire évoluer le mode actuel d'allocation des aides au poste (80% du Smic pour un temps plein, ndlr), dont le calcul prend insuffisamment en compte la réalité des modèles économiques des différents types de structure".

Sur la question de la formation, elle souhaite "une meilleure visibilité des ressources mobilisables" à l'avenir pour "conforter la place de la formation" dans les parcours d'insertion, en raison d'"incertitudes liées" à la toute récente réforme de la formation professionnelle.

Un public majoritairement masculin et peu qualifié

D'après des chiffres de 2016, 43% des 132.300 salariés concernés étaient employés par des associations intermédiaires, 37% par des ateliers ou des chantiers d'insertion et 20% par des entreprises d'insertion ou des entreprises de travail temporaire d'insertion. Toutes sont des "petites et moyennes structures", souvent dans le secteur des services à la personne, des

Il s'agit majoritairement d'un public masculin, peu qualifié et allocataire de minima sociaux. Le taux moyen d'insertion dans l'emploi se situe aux alentours de 37% en moyenne.

"Les entreprises d'insertion, qui emploient et accompagnent chaque année 60.000 personnes en difficulté, saluent ce rapport qui reconnaît leur engagement et leur efficacité économique et sociale", a réagi la Fédération des entreprises d'insertion dans un communiqué. Elles "partagent notamment les propositions formulées par la Cour concernant l'accès facilité à la formation pour leurs salariés, la simplification de la gestion des aides publiques et le besoin de visibilité sur les financements publics à venir".

Coralie Cathelinais avec AFP