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Emploi

La CFDT met l'emploi des jeunes en haut de son agenda pour 2011

L'emploi, surtout celui des jeunes, est la priorité de la CFDT pour 2011, a souligné dans ses voeux François Chérèque, qui juge totalement hors sujet la remise en cause des 35 heures prônée par certains politiques. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

L'emploi, surtout celui des jeunes, est la priorité de la CFDT pour 2011, a souligné dans ses voeux François Chérèque, qui juge totalement hors sujet la remise en cause des 35 heures prônée par certains politiques. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard - -

PARIS (Reuters) - L'emploi, surtout celui des jeunes, est la priorité de la CFDT pour 2011, a souligné dans ses voeux un François Chérèque qui juge...

PARIS (Reuters) - L'emploi, surtout celui des jeunes, est la priorité de la CFDT pour 2011, a souligné dans ses voeux un François Chérèque qui juge totalement hors sujet la remise en cause des 35 heures prônée par certains politiques.

Les numéros deux des syndicats et du patronat se réunissent ce lundi après-midi au Medef pour mettre au point un agenda social pour 2011 et 2012, période pré-électorale peu propice à des avancées du côté du pouvoir politique.

"C'est à nous, partenaires sociaux, de faire la démonstration qu'on peut se passer du gouvernement pour amener des résultats concrets aux salariés" a dit François Chérèque lors de ses voeux à la presse au siège de la CFDT.

L'enjeu de cet agenda social est à ses yeux "de faire que 2011 ne soit pas une année blanche sur l'emploi des jeunes, l'assurance-chômage, les retraites complémentaires et d'autres sujets".

A l'heure où un quart des 18-24 ans est sans emploi, la CFDT, le Medef et, dans une moindre mesure, la CGT, devraient faire des propositions pour la jeunesse.

Les lycéens ont exprimé leur angoisse de l'avenir lors des manifestations contre la réforme des retraites l'an dernier, comme l'ont fait d'autres jeunes Européens en Grèce, en Grande-Bretagne ou en Italie.

"La France a un problème avec les jeunes", a déploré François Chérèque. "A chaque fois qu'on veut parler de l'emploi des jeunes, ce n'est jamais le bon moment".

La CFDT et le collectif de défense des stagiaires Génération précaire ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat, jugeant discriminatoires les conditions d'accès au RSA jeunes, entré en vigueur le 1er septembre et réservé aux moins de 25 ans.

"Il faut mettre fin à cette discrimination, à cette escroquerie vis-à-vis des jeunes", a dit François Chérèque, dénonçant un pays où "on veut ramener la majorité pénale à 16 ans, où la majorité sexuelle est à 16 ans, la majorité légale à 18 ans et où il faut attendre 25 ans pour avoir accès aux droits sociaux".

En matière d'emploi, "le problème n'est pas de réinventer de nouveaux contrats" mais de trouver des pistes en matière de formation appuyées par des objectifs chiffrés des branches professionnelles, a estimé le leader syndical.

AMÉLIORER LE SORT DES STAGIAIRES

Le syndicat propose d'améliorer le sort des stagiaires, de réserver les contrats de professionnalisation aux jeunes non qualifiés et de permettre aux élèves de préparer leurs examens au sein de l'entreprise, du CAP au diplôme d'ingénieur.

A 16 mois de l'élection présidentielle, François Chérèque a dit ne pas prendre au sérieux la récente polémique sur les 35 heures, notamment remises en cause par le député socialiste Manuel Valls et le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. Ce dernier a écrit aux leaders syndicats pour proposer de débattre du sujet avec eux.

"J'estime que m'envoyer une lettre de ce type est une provocation", a dit François Chérèque, qui réserve sa réponse.

A ses yeux, revenir sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires, comme l'a fait le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob, est "ridicule" et hors sujet, d'autant que "personne ne le demande".

"On a l'impression qu'on est déjà aux élections de 2017", a-t-il ironisé. "Occupons-nous des problèmes des Français en 2011 et arrêtons ces débats, ces ambitions personnelles qui ne sont pas utiles dans le pays aujourd'hui".

François Chérèque attend aussi des assurances de la part du président Nicolas Sarkozy.

"On lui a dit : 'on aimerait bien que vous disiez dans une de vos prochaines interventions : la durée légale du travail à 35 heures restera'. Et il ne l'a pas fait", a-t-il regretté.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse