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L'Etat français négocie la reprise partielle de Florange

Site d'ArcelorMittal à Florange

Site d'ArcelorMittal à Florange - -

Le gouvernement français est en négociations avancées avec ArcelorMittal en vue de la reprise d'une partie de son site de Florange. En cause : deux haut-fourneaux, que le groupe pourrait revendre à un euro symbolique.

Après PSA, l’Etat se porte au secours de Florange. Le gouvernement français est en effet en négociations avancées avec ArcelorMittal en vue de la reprise d'une partie de son site de Florange, en Moselle. En cause : les deux haut-fourneaux, à l’arrêt depuis juin et octobre 2011. Ils emploient 550 des 2 800 salariés du site, et Arcelor n’a pas l’intention de les relancer. L’information a été révélée par Libération ce jeudi matin.

Montebourg reconnaît des tractations

Les négociations concernent donc la « filière chaude » de Florange, les hauts fourneaux et l'aciérie, pour un euro symbolique et avec un délai de plusieurs mois, le temps pour l'Etat français de trouver un repreneur. Le temps aussi, peut-être, d'attendre la décision européenne sur l'éventuelle localisation à Florange du projet Ulcos de captation du carbone qui se dégage de l'aciérie pour le stocker sous terre afin de réduire les émissions de CO2. Un comité central d’entreprise a été convoqué pour lundi, avec à l’ordre du jour « la situation économique et industrielle » de Florange. Si Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, reconnaît que des tractations sont en cours, il s’est refusé à en donner les contours. Il doit d'ailleurs se rendre sur le site ce jeudi.

« Ne lâchez rien, continuez à vous battre ! »

François Hollande, qui s'était rendu à Florange pendant la campagne présidentielle, avait promis une loi obligeant les grands groupes industriels à céder les sites qu'ils veulent fermer mais le texte ne devrait pas voir le jour avant la fin de l'année.
Un rapport commandé par le gouvernement avait conclu en juillet que le site de Florange était viable, à condition d'y investir. Selon Libération, les discussions sont suivies au plus haut niveau et des contacts directs ont été établis entre l'Elysée et la famille Mittal, propriétaire d'ArcelorMittal.
Interrogé sur RMC, Edouard Martin, un responsable CFDT de Florange, a déclaré qu'il serait « suicidaire » pour Arnaud Montebourg de venir uniquement confirmer la fermeture des hauts fourneaux. « Un conseiller du ministre nous avait dit qu'Arnaud Montebourg ne viendrait à Florange que s'il avait des informations positives à nous annoncer. On ose espérer qu'il vienne avec des choses un peu plus rassurantes que ce qu'on a entendu ce matin », a-t-il dit. « Le message qu'on va lui tenir c'est "ne lâchez rien, continuez à vous battre pour que Mittal finisse par comprendre que la politique de chantage qu'il tient depuis des années en Europe, on a bien l'intention d'y mettre un terme" », a ajouté le syndicaliste.

La rédaction, avec Reuters