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L'Etat doit agir face au risque de faillites, dit Parisot

La présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré que l'Etat devait agir face à la menace d'une vague de faillites et de plans de suppressions d'emplois d'ici la rentrée aussi bien dans les grandes industries que dans les petites et moyennes entreprises.

La présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré que l'Etat devait agir face à la menace d'une vague de faillites et de plans de suppressions d'emplois d'ici la rentrée aussi bien dans les grandes industries que dans les petites et moyennes entreprises. - -

PARIS (Reuters) - L'Etat doit agir face à la menace d'une vague de faillites et de plans de suppressions d'emplois d'ici la rentrée aussi bien...

PARIS (Reuters) - L'Etat doit agir face à la menace d'une vague de faillites et de plans de suppressions d'emplois d'ici la rentrée aussi bien dans les grandes industries que dans les petites et moyennes entreprises, a déclaré dimanche Laurence Parisot.

Prenant l'exemple de l'automobile, la présidente du Medef a estimé sur Europe 1 et i>TÉLÉ que l'Etat devait faire comprendre aux salariés que des sacrifices étaient nécessaires pour permettre la relance de leurs sociétés. Elle a paru approuver l'idée d'un soutien de l'Etat au constructeur automobile privé PSA.

"Les trésoreries des entreprises sont toujours mises à mal pendant l'été et les carnets de commandes n'étant pas suffisamment garnis, il y a un très, très grand risque de dépôts de bilans significatifs, pour ne pas dire massifs, dans les PME, voire même dans certaines entreprises de taille intermédiaire", a déclaré la dirigeante de la confédération patronale française.

Un sommet doit réunir lundi et mardi à l'Elysée le pouvoir exécutif, les syndicats de salariés et les représentants du patronat. Parmi les dossiers qui devraient être abordés, le patronat souhaite un assouplissement du marché du travail tandis que les syndicats réclament des aides à l'emploi et au chômage partiel.

Les pronostics pessimistes de la "patronne des patrons" s'ajoutent aux annonces officielles ou quasi-officielles déjà effectuées dans les grandes industries, notamment l'automobile. Selon un calcul du journal Le Monde, 84 entreprises sont concernées avec déjà 60.000 emplois menacés. Les syndicats évoquent des chiffres supérieurs.

Laurence Parisot a pris l'exemple américain du soutien à l'industrie automobile en 2008-2009 pour suggérer que l'Etat français agisse. "Il faut tout faire pour que nos marques automobiles françaises puissent surmonter ce moment difficile", a-t-elle dit.

La condition est, selon elle, que les salariés acceptent les mesures à ses yeux nécessaires, à savoir la fermeture de sites. A l'image de Barack Obama, François Hollande devrait faire comprendre aux ouvriers que certaines usines et certains emplois disparaîtront à jamais, a-t-elle dit.

"Le président des Etats-Unis avait dit à l'époque, 'il y aura des emplois qu'on ne retrouvera pas, il y aura des usines qu'on ne rouvrira pas'", a-t-elle rappelé.

"Je voudrais surtout que tout le monde comprenne que si on veut que ces entreprises soient à nouveau performantes et puissantes et leaders au niveau mondial, dans cinq ou dix ans, il faut accepter des ajustements, il faut accepter des restructurations", a-t-elle ajouté.

Selon les syndicats, Peugeot pourrait supprimer jusqu'à 10.000 emplois en France et fermer le site d'Aulnay.

Laurence Parisot souhaite par ailleurs défendre au sommet social de la semaine prochaine diverses mesures qui, selon elle, soulageraient les sociétés et favoriseraient l'emploi.

Le Medef soutient notamment l'idée d'une réforme transférant des entreprises aux citoyens, par le biais de la TVA, une partie du financement de la protection sociale. Il demande aussi la "flexibilité", c'est-à-dire des mesures comme la possibilité de baisser temporairement les salaires en échange d'un maintien de l'emploi, ou encore une facilitation des suppressions de postes.

Thierry Lévêque, édité par Bertrand Boucey