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Emploi

Industrie, BTP, restauration: ces secteurs où les patrons peinent le plus à recruter

Selon la Dares, 8 métiers sur 10 étaient en forte tension ou en très forte tension en 2022. Parmi les secteurs les plus touchés, le BTP, l'industrie, les infirmiers ou encore l'hôtellerie-restauration.

La loi immigration arrive ce lundi sur les bancs du Sénat. Avec un article au cœur de tous les débats: l'article 3, qui prévoit de régulariser les travailleurs sans papiers dans les métiers dits "en tension". Selon la dernière étude de la Dares, le service statistique du ministère du Travail, les tensions sur le marché du travail atteignent actuellement leur plus haut niveau depuis 2011.

Selon la Dares, huit métiers sur dix étaient en forte tension ou en très forte tension en 2022, soit 87% de l'emploi. Un an plus tôt, c'était encore sept métiers sur dix. En cause: l'intensité des embauches, en progression et, en même temps, le manque de main d'œuvre disponible, qui a lui aussi progressé.

Le BTP et l'industrie sont les secteurs les plus touchés: au total, 27 métiers du top 30 font partie de ces deux secteurs. En première place, on retrouve les techniciens en mécanique et en travail des métaux, suivis par les dessinateurs en électrique et en électronique puis par les régleurs. Ingénieurs du BTP, chefs de chantier et conducteurs de travaux s'installent à la quatrième place. Techniciens en électricité, chefs de projets informatiques ou encore dessinateurs en mécanique connaissent également de fortes tensions.

Hôtellerie-restauration

Le secteur tertiaire, lui aussi, n'est pas épargné. C’est d’abord le cas pour les infirmiers et les sage-femmes, par exemple, faute de main d'œuvre disponible. Mais les tensions concernent également les métiers les moins qualifiés, comme les agents de sécurité et les employés de l'hôtellerie-restauration, où les travailleurs sans papiers sont très présents.

Les Experts : Les enjeux économiques de l'immigration - 24/10
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20:06

Globalement, les tensions augmentent surtout dans les secteurs frappés par les contraintes sanitaires jusqu’en 2021. La crise sanitaire a été un vrai point de bascule dans l'hôtellerie-restauration, où les salariés réclament de meilleures conditions de travail et des revalorisations des salaires. Les employeurs l’ont bien compris, puisque la branche a acté deux revalorisations salariales successives, avec 16,4% d'augmentation de salaire en 2022 et 5,2% en 2023.

Léo Dumas avec Jérémy Bruno