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Forte baisse du nombre de demandeurs d'emploi en octobre... en trompe-l'oeil

Pôle emploi compte environ 50.000 agents pour 6,6 millions de demandeurs d'emploi inscrits.

Pôle emploi compte environ 50.000 agents pour 6,6 millions de demandeurs d'emploi inscrits. - Loïc Venance / AFP

Le nombre de demandeurs d'emploi a chuté de 60.000 en octobre, essentiellement en raison de bascules de chômeurs de catégorie A vers les catégories B et C.

Après une baisse de 17.900 en septembre, le nombre de demandeurs d'emploi en France (hors Mayotte) a fortement reculé en octobre, à 3.793.800 chômeurs de catégorie A (sans aucune activité). Soit une baisse de 60.100 (-1,6%), selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail. .

Ce recul significatif du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A concerne toutes les régions françaises et toutes les tranches d'âge. En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emplois baisse de 0,7% (-40.800), pour le quatrième mois de suite, à 6,004 millions. Pour autant, le chômage en octobre reste supérieur de 10% à son niveau de février.

Baisse à nuancer

Une fois de plus, ces chiffres sont à relativiser puisqu'ils s'expliquent surtout par des bascules des chômeurs de catégorie A vers les catégories d'activité réduite B et C (+19.300 en cumulé).

Ces données sont à prendre avec d'autant plus de prudence qu'elles ne prennent pas encore en compte les effets du reconfinement intervenu fin octobre. Par ailleurs, les nombreux plans sociaux annoncés n'ont pas encore produit leurs effets puisqu'il y a toujours un décalage entre les annonces et leurs mises en oeuvre.

Avant la mise en place du confinement fin octobre, le nombre de demandeurs d'emploi ne semble en revanche pas avoir subi les conséquences du couvre-feu dans certains secteurs (spectacle, restauration...) qui ont pu recourir à l'activité partielle.

Pas encore d'effets sur les entrées à Pôle emploi

Depuis mars, à la différence de la crise de 2008-2009, la Dares n'a pas "observé pour l'instant de réelle hausse des entrées à Pôle emploi". "Les entrées pour fin de contrat et fin de mission d'intérim ont bien connu un pic en avril/mai, mais celui-ci a été très ponctuel, et elles se sont repliées à un niveau plutôt plus bas qu'avant la crise", souligne-t-on.

Ce pic "a été plus que compensé par une baisse notamment des premières entrées sur le marché du travail et des retours d'inactivité pendant les mois de confinement", ajoute-t-on et "on n'a quasiment pas eu de hausse des licenciements à ce stade, probablement grâce à l'activité partielle".

Du côté des sorties, "la très forte baisse des sorties en avril mai (liée à la chute des reprises d'emploi) a été temporaire: les sorties ont rebondi très rapidement, et même si elles sont plus faibles qu'avant crise, elles restent supérieures aux entrées", explique-t-on, ce qui explique la baisse de ces derniers mois.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco