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Emploi

Fonctionnaires : entre 4 et 11% de grévistes

Le taux de grévistes de la fonction publique d'Etat a été de 6,6%, jeudi 31 janvier.

Le taux de grévistes de la fonction publique d'Etat a été de 6,6%, jeudi 31 janvier. - -

Le taux de grévistes dans la fonction publique a oscillé jeudi entre 4% dans la Territoriale, et 11% dans l'enseignement. Selon les syndicats, plus de 150 000 personnes sont descendues dans les rues de Paris et de nombreuses villes pour réclamer notamment des hausses de salaire.

Le ministère de la Fonction publique a annoncé jeudi que l'appel à la grève de trois organisations syndicales de fonctionnaires s'était traduit par un taux de grévistes de 6,62% dans la fonction publique d'Etat.
Dans les deux autres versants de la fonction publique, les taux de participation étaient, selon les estimations disponibles à 17h, de 7,59% dans l'Hospitalière et de 4,27% dans la Territoriale, a ajouté le ministère dans un communiqué.
5,2 millions de fonctionnaires français ont été appelés jeudi à cesser le travail et à manifester par trois syndicats : la CGT, FSU et Solidaires.
Dans l'Education, 11,24% des enseignants ont fait grève, dont 16,32% dans le premier degré et 6,90% dans le second degré, selon le ministère. D'après le Syndicat national des enseignements du second degré (Snes) environ 25% des personnels du second degré étaient en grève.
Selon les syndicats, plus de 150 000 personnes sont descendues dans les rues de Paris et de nombreuses villes pour « dire leurs légitimes exigences et leur fort mécontentement ». Mais la mobilisation était très inégale selon les régions.
« Pas de commerce de nos droits », « 25 élèves par classe, c'est pas du luxe », « Le changement, c'est maintenu ? », « Depuis trois ans nos salaires baissent », pouvait-on lire sur les banderoles. Les organisations syndicales demandent une revalorisation du point d'indice qui sert de référence pour le calcul des salaires dans la fonction publique et qui est gelé depuis 2010. Ils réclament en outre un moratoire sur les suppressions de postes et l'abrogation du jour de carence sur les arrêts maladie.

« Nous sommes sur le même bateau »

Une réunion sur les carrières et les salaires est prévue le 7 février avec la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, mais cette dernière a d'ores et déjà écarté une hausse globale des salaires dans la fonction publique. La masse salariale de l'Etat devrait représenter 80,6 milliards d'euros en 2013. Le gouvernement, qui s'est assigné pour objectif une réduction des déficits publics à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, fait valoir ses « contraintes budgétaires ».
« Les fonctionnaires le savent : nous sommes sur le même bateau. Si l'action publique devait être abîmée par des déficits trop importants, si nous perdions une part de souveraineté, les fonctionnaires seraient touchés également », souligne Marylise Lebranchu jeudi dans Le Télégramme de Brest. Une revalorisation de 1% du point d'indice « revient à 700 millions » d'euros pour l'Etat, rappelle la ministre. « Il n'y a pas de marge de manœuvre en termes de créations de postes puisque nous portons les priorités du président de la République à l'Éducation nationale, la police et la justice », explique-t-elle.
Pour Thierry Le Paon, appelé à succéder en mars à Bernard Thibault à la tête de la CGT, c'est loin d'être le cas. « Il y a un changement de gouvernement », mais « pour l'instant pas grand-chose n'a changé pour les salariés », a-t-il estimé jeudi. « Je pense que la pression exercée sur ce gouvernement aujourd'hui, comme sur la patronat dans beaucoup d'entreprises, va permettre d'ouvrir de véritables négociations », a-t-il dit, n'abandonnant pas l'espoir d'une hausse du point d'indice.

P.G avec AFP