Etes-vous inquiet pour votre retraite ?

Les Français se mobilisent ce mardi pour défendre notamment leurs retraites. Nadine Morano et Benoît Hamon débattent sur ce délicat sujet. Donnez votre avis dans notre forum.

Sanctionnée aux Régionales, la majorité présidentielle aborde la réforme des retraites, affaiblie. Un sujet explosif, qui avait été à l'origine du mouvement social de 1995. Et qui pourrait être confié à un "ministre des retraites", plutôt qu'au ministre du Travail, Xavier Darcos, grand perdant en Aquitaine. Mais ce remaniement suffira-t-il à calmer les inquiétudes des Français, appelés demain à manifester pour défendre leurs retraites. Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, et Benoît Hamon, Porte-parole du Parti Socialiste, en débattent. Et vous, êtes-vous inquiet pour votre retraite ?
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« Le gouvernement fait toujours peser plus sur les salariés »

Nicolas Sarkozy veut allonger la durée de cotisations et repousser l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Le prône un. Prônant un changement du financement du système des retraites, le PS, par la voix de Benoît Hamon met en garde le Chef de l'Etat et son gouvernement : « Si demain ils engagent la réforme du système de retraites - ce qui semble être la volonté du Président de la République -, moi je leur dis : ce qui apparaît insupportable aujourd'hui, c'est, dans le discours du gouvernement, qu'il n'y a pas d'autre alternative à ce que, pour pérenniser le système de retraites, il faille faire peser davantage de fardeau sur les épaules des salariés. C'est ce sentiment qui étreint aujourd'hui une multitude de cœurs chez les électeurs et les amènent à se demander : à quoi ça sert de voter, si finalement il n'y a pas d'autre choix que d'en prendre plus à chaque fois sur nos épaules ?
Je pense que le seul tabou que le gouvernement refuse de lever sur le dossier des retraites, c'est la question de son financement. »

Morano : « Nous ne passerons pas en force »

Rappelant qu'une réforme des retraites est « indispensable », Nadine Morano tente de rassurer sur les actions à venir du gouvernement : « il n'y aura pas de passage en force, il y aura un débat. Nous souhaitons être prêts pour le mois de septembre, donc il n'est pas question de faire dans la précipitation. »
Et la secrétaire d'Etat à la Famille en profite pour taxer au passage l'attitude de Martine Aubry sur l'âge de départ à la retraite : « Madame Aubry a dit qu'il fallait prévoir une retraite à 62 ans, pendant... 35 heures ! Ça doit être son chiffre fétiche, puisqu'elle a ensuite rétro-pédalé. [...] Nous, nous serons très clairs avec les Français : nous voulons évidemment préserver ce système de retraites par répartition. Nous avons mis le débat sur la table, les partenaires sociaux seront consultés et nous ne passerons pas en force. »

« 1 Français sur 2 part à la retraite avec 800 € ou moins »

Chiffres à l'appui, le porte-parole du PS rappelle qu'« aujourd'hui, on est évincé du marché de travail en moyenne à 58 ans. Plus on continue à cesser le boulot tôt, poursuit-il, et à devoir cotiser longtemps, plus le niveau des pensions sera faible. Depuis la réforme Balladur en 1994, ce dernier a baissé de 9%. Le vrai sujet, c'est : est-on capable demain, d'assurer un système qui garantit une retraite décente aux Français ? Aujourd'hui, un Français sur deux qui part à la retraite et qui liquide ses droits, au terme d'une vie de travail, part avec 800 euros ou moins. »

Des chiffres que la secrétaire d'Etat à la Famille met en doute, sans toutefois en avancer d'autres, préférant reformuler la problématique : « La question sera : est-ce qu'on décide de travailler plus ? Est-ce qu'on diminue les pensions des retraités ? Nous ne le souhaitons pas. »
« Je vous prends au mot, lui répond Benoît Hamon : l'année dernière, au 1er avril, vous aviez revalorisé les retraites de 1%. Cette année, vous avez prévu de les revaloriser de 0,9% - soit l'augmentation légale. Pensez-vous donner un coup de pouce au 1er avril, pour soutenir les pensions ? » Visiblement à court d'arguments, Nadine Morano n'a pu que rappeler que le minimum vieillesse a lui, été augmenté de 6,9%.

Pour retrouver l'intégralité de l'interview de Nadine Morano et Benoît Hamon, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co