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Emploi

En berne cette année, les augmentations de salaires devraient repartir en 2022

Les augmentations salariales ont subi un vrai coup d'arrêt en 2021 souligne le dernier rapport de Deloitte.

Alors que le gouvernement exhorte les entreprises à augmenter les salaires en cette période de reprise et de pénurie de compétences, il semble que ce voeu ne sera pas réalisé cette année.

Selon le dernier rapport de Deloitte sur les rémunérations individuelles, "les politiques salariales pratiquées par les entreprises en 2021 reflètent les tensions observées lors de la crise sanitaire de 2020. Bien que des tendances de reprise puissent être observées, avec des budgets d’augmentation salariale optimistes, les différents stop & go économiques provoqués par les vagues successives laissent transparaître une certaine prudence".

En clair, les salaires vont très peu augmenter cette année: +0,6% selon le cabinet qu'il s'agisse des cadres ou des non-cadres. C'est bien moins que les +2,8% et +2,4% enregistrés en 2019.

+0,6% en 2021 contre +2,8% en 2019 pour les cadres

"Près de 45% des titulaires n’ont pas connu d’évolution de leur salaire de base en 2021, et près de 30% ont vu leur salaire augmenter de moins de 2%", ajoute Deloitte.

Dans le même temps, la part variable des salaires (bonus, commissions, primes...) sont néanmoins en augmentation "pour les premiers niveaux cadres et les cadres supérieurs". Il s'agit là d'un levier important pour retenir des cadres de plus en plus tentés d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs (et notamment quitter Paris).

Par ailleurs, 49% des non-cadres ont reçu une rémunération variable, mais ils étaient 65% à en obtenir une en 2019...

Du côté de la prime "PEPA" (ou prime Macron de 1000 euros maximum défiscalisée), le bilan est également négatif puisqu'en 2021 "seulement 18% des entreprises participantes (soit un recul de 5% par rapport à 2020) l'ont utilisé".

L'inflation pourrait limiter les effets des prochaines augmentations

En cause: "officialisée au 2ème trimestre de cette même année, les entreprises ont eu peu de temps pour se saisir de ce dispositif fiscalement avantageux".

Mais ce gel des augmentations pourrait prendre fin l'an prochain avec une prévision de +1,8% (cadres et non-cadres). Cette reprise pourrait néanmoins être limitée par "un contexte d’inflation plus fort que l’an passé".

"La projection des budgets d'augmentations salariales sur les trois prochaines années prévoit un retour progressif aux budgets d'augmentations d'avant-crise sanitaire, sur fond de regain de croissance dès 2022. Il convient de mettre en exergue que les budgets d'augmentation prévisionnels sont en général très optimistes par rapport aux augmentations réelles perçues", souligne le rapport.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business