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Emplois passerelles: Korian va former des caissières de Monoprix

Korian présente le dispositif aux salariés de Monoprix en présence d'Elisabeth Borne

Korian présente le dispositif aux salariés de Monoprix en présence d'Elisabeth Borne - Korian

Le géant des maisons de retraite continue à exploiter le dispositif permettant à des salariés dont l'emploi est menacé de se reconvertir et changer d'entreprise sans perdre un euro.

Permettre à des salariés dont l'emploi est menacé d'intégrer une entreprise qui, au contraire, manque de personnel. Sans passer par la case chômage. C'est tout l'objectif du nouveau dispositif de reconversion professionnelle, baptisé "transitions collectives".

Korian, le spécialiste des maisons de retraite et des EPHAD en quête perpetuelle de personnel, semble particulièrement intéressé. Après avoir lancé la formation d'une cinquantaine d'agents de service de la société de nettoyage Derichebourg afin de les reconvertir en aides-soignants, le géant passe un accord similaire avec Monoprix.

62 salariés

L'opération a été présentée aujourd'hui à 62 salariés de Monoprix, en présence de Elisabeth Borne, Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Ces salariés occupent les fonctions de caissières principales, d'hôtes de caisses, d'employés libre-service, de chargé de réception ou d'agent administratif.

"Grâce à une formation rémunérée de 14 mois effectuée au sein d'un établissement Korian, ils deviendront aide-soignant en CDI à temps complet après avoir réussi leur diplôme", explique le groupe.

Sur BFM Business, Sophie Boissard, Directrice Générale de Korian disait tout le bien qu'elle pensait de ce dispositif. "Mon objectif est très clair, c'est 200 salariés issus de ces entreprises partenaires dans ces parcours d'ici la fin de l'année car chaque année, nous recrutons 2000/2500 aides-soignantes. L'objectif est que la moitié de ces recrutements soient des jeunes en apprentissage ou des salariés plus expérimentés qui veulent avoir une deuxième carrière".

Et tout le monde est à la manœuvre pour accélérer les reconversions. D'un côté, les préfets et tous les acteurs locaux identifient les besoins en emploi dans chaque région. De l'autre, les entreprises où les emplois sont menacés se font connaître.

Le tout est ensuite regroupé sur des plateformes régionales et communiqué aux salariés potentiellement concernés. Ceux qui le souhaitent peuvent alors bénéficier d'une formation allant jusqu'à 24 mois pendant laquelle leur contrat de travail et leur rémunération sont maintenues.

Leurs salaires et leurs formations sont en partie ou totalement pris en charge par l'Etat en fonction de la taille de l'entreprise. Dans les détails, l'Etat paie la totalité des frais dans les entreprises de moins de 300 salariés, 75% jusqu'à 1000 salariés et enfin 40 % dans les plus grosses entreprises.

Les deux sociétés concernées se partagent le reste de la facture, comme bon leur semble. L'exécutif n'a pas chiffré le nombre de salariés qui pourraient bénéficier du dispositif mais il a débloqué 500 millions d'euros dans ce cadre. Ce qui, selon un responsable syndical, devrait dans un premier temps permettre de former quelques 30.000 personnes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business