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Emploi: les jeunes et les moins qualifiés encore à la traîne après le Covid, selon l'OCDE

Au Pôle emploi du 15ème arrondissement de Paris, les propos de Macron ne passent pas

Au Pôle emploi du 15ème arrondissement de Paris, les propos de Macron ne passent pas - AFP

Si le niveau d'emploi a rebondi au global dans les pays de l'OCDE, ce constat cache de nombreuses disparités. En particulier, l'emploi des jeunes et des personnes les moins qualifiées porte encore les stigmates de la crise sanitaire.

Plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, l'emploi des jeunes et des personnes les moins qualifiées porte encore les stigmates de la crise sanitaire, constate l'OCDE dans une étude publiée vendredi.

Le constat global reste positif puisque, début 2022, le taux d'emploi des 15 à 24 ans s'établissait 0,1 point au-dessus de son niveau du premier trimestre 2019, dernière année avant la crise sanitaire. Chez les 25-54 ans, le taux d'emploi était en moyenne supérieur d'un point à son niveau du premier trimestre 2019, et il était même supérieur de 3 points chez les actifs les plus âgés (55-64 ans).

De façon plus globale, l'OCDE note aussi que le marché de l'emploi a été résilient après la pandémie. "Le taux de chômage dans les pays de l'OCDE est retombé progressivement depuis son pic d'avril 2020 (8,8%) et s'est stabilisé dans les premiers mois de 2022", indique l'institution basée à Paris.

"En juillet 2022, il s'est établi à 4,9%, légèrement en dessous des 5,3% enregistrés en décembre 2019". Autre bonne nouvelle, entre 2019 et 2022, l'écart entre le taux d'emploi des hommes et des femmes a reculé dans 23 des 34 pays couverts par le rapport.

De grandes disparités selon les pays et les profils

Mais ces tendances cachent de grandes différences selon les Etats. Sur les 34 pays analysés dans le cadre du rapport de l'OCDE, les jeunes Slovaques, Islandais et Portugais sont les plus éloignés de leur taux d'emploi 2019, tandis que les Norvégiens et les Irlandais participent largement plus au marché du travail que trois ans plus tôt.

"Même avant le nouveau choc issu de la guerre en Ukraine, le rétablissement du marché du travail demeurait incomplet et inégal d'un pays à l'autre", relève l'Organisation de coopération et de développement économiques dans ses "Perspectives de l'emploi 2022".

L'étude met aussi en lumière des disparités en fonction des groupes de population. "Même si une partie de l'impact inégal de la crise pour les actifs a été résorbée, les jeunes et les travailleurs sans formation universitaire" sont toujours davantage pénalisés que les autres catégories de salariés en matière d'emploi.

L'emploi en France, inférieur à la moyenne de l'OCDE

"En France, grâce à des mesures gouvernementales exceptionnelles ciblées sur les jeunes (réforme de l'apprentissage et soutien aux plus vulnérables), leur situation sur le marché du travail s'est nettement améliorée, avec une augmentation de 4 points de pourcentage de leur taux d'emploi", détaille l'organisation dans la "fiche pays" dédiée.

Mais "le taux d'emploi des jeunes reste faible et inférieur à la moyenne de l'OCDE, tandis que le taux de chômage des jeunes est élevé et supérieur à la moyenne de l'OCDE", tempère-t-elle aussitôt.

Les moins qualifiés davantage touchés

"Un certain degré de ciblage des programmes d'apprentissage", qui bénéficient "principalement" aux jeunes les plus qualifiés, "pourrait être nécessaire", juge l'OCDE, avant de préconiser "une refonte et un renforcement du soutien aux lycées professionnels".

En plus de l'âge, le niveau de formation semble également déterminant pour la capacité des actifs à retrouver un emploi après la crise sanitaire. Ceux qui n'ont pas été à l'université voient leur taux d'emploi reculer de 0,2 à 0,3 point par rapport à 2019, alors qu'il progresse de 0,4 point chez ceux qui ont eu une formation académique.

Nina Le Clerre avec AFP