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Emploi

Emploi des seniors: les syndicats déplorent une négociation qui patine

Les discussions sur l'emploi des seniors et les parcours professionnels sont restées au point mort vendredi, le patronat refusant d'accepter des revendications clés des syndicats comme le Compte épargne temps universel.

Les discussions sur l'emploi des seniors et les parcours professionnels sont restées au point mort vendredi, le patronat refusant d'accepter des revendications clés des syndicats, a-t-on appris auprès de leurs négociateurs. "La négociation tient toujours, mais à un fil", a indiqué Yvan Ricordeau (CFDT), à l'issue d'une "séance qui a été très compliquée", notamment à cause du rejet réitéré du Compte épargne temps universel (Cetu) par le Medef et la CPME.

"Cette journée a manifestement enterré le Cetu", a estimé le représentant du syndicat des cadres CFE-CGC Jean-François Foucard.

La CFDT a rappelé que le dispositif qu'elle propose, qui garantirait à tous salariés le droit d'épargner des congés et de les transférer d'une entreprise à une autre, fait partie du document d'orientation donné par le gouvernement aux partenaires sociaux. Pour que le premier syndicat accepte de négocier un "pacte de la vie au travail" sans Cetu, il faudra que sa direction modifie le mandat confié à ses négociateurs, a expliqué Yvan Ricordeau.

Le Medef plaide pour le CDI seniors

Le Medef a pour sa part insisté sur son idée de CDI seniors, qui permettrait d'embaucher des chômeurs âgés avec un différentiel de salaire par rapport à leur poste précédent qui serait pris en charge par l'assurance chômage, ont rapporté les syndicats. Pour FO, Michel Beaugas a affirmé ne pas vouloir "que ce soit l'assurance chômage qui paie le senior en emploi". "Aujourd'hui, ça aura été une séance pour rien", a-t-il jugé. La CFTC a quitté la séance avant la fin: "A chaque fois qu'on propose quelque chose, ils (le patronat) nous expliquent qu'on pourrait s'en passer", a déploré son négociateur Eric Courpotin. "On ne ferme pas la porte", a-t-il toutefois ajouté.

La CGT a insisté sur sa volonté de continuer à négocier afin de "faire le maximum pour obtenir des droits nouveaux pour les salariés", par la voix de sa négociatrice Sandrine Mourey. Elle a ajouté que les négociations se déroulent dans un "contexte qui ne permet pas de négocier de manière sereine", l'exécutif ayant à plusieurs reprises fait part de sa volonté de durcir encore les conditions d'indemnisation des chômeurs.

Encore trois réunions d'ici la fin du mois

Les numéros un des confédérations syndicales et des organisations patronales se réunissaient en visioconférence vendredi après-midi pour évoquer les points de blocage des discussions, a-t-on appris auprès des négociateurs. Cette réunion de l'après-midi était "hyper importante, parce qu'on sentait qu'avec nos négociateurs il y a beaucoup de choses qui bloquaient", a déclaré le président de la CFTC Cyril Chabanier, à l'issue de ce nouveau rendez-vous.

"Chacun a pu dire l'importance d'aboutir", a-t-il souligné, se disant "plus optimiste" qu'après la réunion du matin.

Sur le Cetu, "on sait que c'est compliqué", a-t-il reconnu, assurant ne pas être "demandeur d'avoir un projet complètement ficelé", mais notant qu'"entre le projet complètement ficelé dans l'accord" ou rien, "il y a un juste milieu à trouver". Selon lui, "le patronat a compris que s'ils voulaient un accord large il faudrait qu'il y ait quelque chose sur le Cetu". Trois réunions des négociateurs sont encore programmées avec l'objectif d'aboutir fin mars.

TT avec AFP