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Emploi

Délai de carence : 1 jour pour les fonctionnaires, 4 pour le privé

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Le gouvernement a décidé d'ajouter une journée de carence dans le privé pour les arrêts maladie et d'en instaurer une chez les fonctionnaires, qui n'y étaient pas soumis jusqu'à présent. Une mesure qui fait bondir syndicats et partis de gauche… Et vous, qu'en pensez-vous ?

Le délai de carence, c’est le délai pendant lequel la Sécurité sociale ne vous verse aucune indemnité. Et désormais, il sera d’un jour pour les fonctionnaires et de 4 pour les salariés du privé. Dans le privé, cette carence est parfois compensée par l'employeur.
Xavier Bertrand, ministre du Travail, et Valérie Pécresse, ministre du Budget, ont confirmé ce mardi leur volonté d'instituer ce dispositif en accord avec les parlementaires. Le Premier ministre, François Fillon, a jugé "raisonnable", mardi matin devant les députés UMP, d'instaurer une journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie.

Une économie de 200 millions d'euros

Cette mesure, qui fait bondir les syndicats et des partis de gauche, vise à réduire les dépenses de santé. L'instauration d'un quatrième jour de délai de carence dans le secteur privé, qui est une mesure réglementaire, représentera une économie de 200 millions d'euros, expliquent Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. Ils ajoutent que l'institution d'un jour de carence dans les trois fonctions publiques sera prise "par souci d'équité", mais ne précisent pas l'économie escomptée. Selon Le Parisien, elle rapporterait environ 30 millions d'euros. Cette mesure nécessitera une modification législative, ajoutent les ministres, qui confirment leur volonté de renforcer les actions de contrôle des arrêts de travail.

« De la suspicion à objectif politicien »

Plusieurs syndicats dénoncent déjà une volonté de « punir les malades ». La CFDT accuse le gouvernement d'avoir « choisi le populisme ». Le gouvernement voudrait instaurer par décret le remboursement des indemnités injustifiées, selon des syndicats. Dans un communiqué, Force ouvrière dénonce « la provocation qui est faite une nouvelle fois pour opposer les salariés public/privé et ne peut que regretter la volonté gouvernementale de réaliser des économies sur le dos de tous les salariés ». Le syndicat dénonce également « la suspicion à objectif politicien que fait peser le gouvernement sur les salariés en situation d'arrêt de maladie avec l'annonce du projet de décret en préparation ».

« Après la chasse aux pauvres et aux chômeurs, c’est au tour des malades ! »

Après « la chasse aux pauvres et aux chômeurs, voici maintenant au tour des malades de la fonction publique d'être dans le collimateur de l'UMP », déplore le Parti communiste. « Pour la droite, chaque personne en congé de maladie est un fraudeur en puissance qu'il faut punir », déclare son porte-parole, Olivier Dartigolles, dans un communiqué.