BFM Business
Emploi

CPF: vers un reste à charge à payer par les bénéficiaires?

Afin de limiter les dépenses liées au Compte personnel de formation (CPF), le gouvernement envisagerait une sorte de ticket modérateur pour les utilisateurs.

Depuis sa réforme, le CPF est un succès avec plus de 5 millions de formations souscrites depuis la fin 2019. Mais ce succès a un revers: un coût important pour les caisses de l'Etat avec près de 7,1 milliards d'euros engagés selon la Caisse des Dépôts qui gère le dispositif.

Afin de rendre le dispositif plus viable, le gouvernement envisagerait d'imposer un reste à charge pour les bénéficiaires, selon Les Echos.

"Une réflexion est effectivement en cours sur la participation de l'utilisateur à la prise en charge d'une partie de sa formation à des fins de régulation", confirme à nos confrères une porte-parole de la ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels.

20 à 30%?

Si le montant de ce reste à charge, qui pourrait prendre la forme d'un ticket modérateur, n'a pas encore été négocié, son principe lui est acté à travers un amendement adopté dans le cadre de l'examen du projet de budget 2023. Il prévoit de soumettre l'achat d'une formation via le CPF à un "mécanisme de régulation dont les modalités sont définies par décret en Conseil d'Etat".

Officiellement, il s'agit d'assurer que les formations "présentent un objectif réel pour l'insertion ou le maintien dans l'emploi" (traduction, éviter que les salariés s'offrent des formations pas toujours pertinentes en terme d'emploi) mais aussi "d'éviter de rehausser" la subvention de l'Etat à France Compétences, l'entité de régulation de la formation professionnelle.

Selon le quotidien économique, le reste à charge serait de 20 à 30% en l'appliquant de manière uniforme à toutes les formations éligibles au CPF. Ce qui risque de refroidir pas mal de salariés, notamment pour les bas salaires et donc les ouvriers et les employés qui sont pourtant les cibles prioritaires du CPF.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business