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Coronavirus: comment les salariés vivent le confinement

L’Ugict-CGT publie un rapport d'enquête sur les conditions de travail pendant le confinement

L’Ugict-CGT publie un rapport d'enquête sur les conditions de travail pendant le confinement - AFP

L’Ugict-CGT a mené une enquête sur les conditions de travail pendant le confinement. 34.000 salariés y ont répondu et dévoilent un quotidien difficile pour ceux qui travaillent sur site ou sont en télétravail.

Du jour au lendemain, la vie a changé pour l'ensemble des salariés qui se sont retrouvés, selon les cas sans travail, en télétravail ou contraint de se rendre sur site malgré les risques sanitaires.

La bascule s'est faite presque naturellement, mais après 50 jours de confinement national, une enquête réalisée par l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT révèle la pénibilité du travail en mode confinement. Les résultats de cette enquête viennent d'être publiés dans un document de 80 pages

Entre le 8 et le 24 avril, 34.000 personnes ont répondu à cette enquête en ligne. Elle se compose d'une centaine de questions permettant d'appréhender la situation particulière des salariés en télétravail, en présentiel ou en chômage partiel.

Se rendre au travail quand ce n'est pas indispensable

Si beaucoup se sont mis en télétravail, beaucoup n'ont pu leur faire du fait de leur métier, mais aussi de leur statut. Selon la CGT le "travail sur site concerne majoritairement les ouvriers/employés (61%) tandis que 70% télétravailleur sont cadres et professions intermédiaires".

Ces salariés travaillant sur site, dont la plupart sont applaudis chaque soir, sont exposés à des risques sanitaires, contrairement aux autres. Selon l'enquête, beaucoup se sont sentis en danger notamment dans les transports en commun qu'ils utilisent à 93%, même quand ce n'était pas indispensable. 30% des salariés "considèrent que leur activité n’est pas ou peu essentielle et 10% qu’elle aurait pu s’exercer en télétravail". 

Sur site, "21% des salarié·es considèrent que les mesures de prévention sont totalement suffisantes pour les protéger", signale la CGT en précisant que 40% d'entre eux estiment ne pas avoir pas eu d'équipement de protection, masques ou, gants. Ils sont aussi 63% à alerter sur le manque de mesures d’éloignement immédiat pour toute personne malade et collègue en contact. 

Télétravail: anxiété et douleurs physiques

Les salariés en télétravail étaient de fait mieux protégés, mais ils ont dû faire face dans l'urgence à une situation qui a pris les entreprises au dépourvu. Un tiers des télétravailleurs n’ont pas été équipés d'outils informatiques et ont dû utiliser du matériel personnel parfois inadapté. 

97% disent ne pas disposer d’équipement de travail ergonomique, un quart ne peuvent s'isoler pour travailler malgré "une augmentation du temps et de la charge de travail notamment pour 40% des encadrant·es". Ces conditions provoquent une anxiété inhabituelle chez 35% des télétravailleurs. Près de la moitié ressentent des douleurs physiques.

Enfin, l'enquête pointe la situation particulière des femmes qui ont des enfants pendant le confinement. Les mères de famille pointent qu'elles font face à une situation complexe et stressante en gérant à la fois leurs enfants tout en télétravaillant. 

36% d'entre elles ont subi une hausse de la charge de travail (contre 29% des hommes). Elles signalent aussi que la fermeture des écoles s’est traduite pour 43% d’entre elles par plus de 4h de tâches domestiques supplémentaires.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco