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Concertation à venir sur le retour de la retraite à 60 ans

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, se montre prudente sur les modalités de la réforme pour le retour à la retraite à 60 ans pour certains, dont le coût est estimé à cinq milliards d'euros dans le programme de François Hollande. Le gouver

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, se montre prudente sur les modalités de la réforme pour le retour à la retraite à 60 ans pour certains, dont le coût est estimé à cinq milliards d'euros dans le programme de François Hollande. Le gouver - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français décidera des modalités du retour à la retraite à 60 ans pour certains après une concertation avec les...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français décidera des modalités du retour à la retraite à 60 ans pour certains après une concertation avec les partenaires sociaux, le critère financier étant déterminant.

Des incertitudes pèsent sur l'éventuelle prise en compte des périodes de chômage, de service militaire et de maternité, des déclarations contradictoires ayant été faites ces derniers jours.

La nouvelle ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, se montre prudente, dans un entretien publié jeudi, sur les modalités de la réforme, dont le coût est estimé à cinq milliards d'euros dans le programme de François Hollande.

"Nous allons discuter avec les partenaires sociaux des modalités précises de cette mesure, sans a priori", dit-elle au quotidien Libération. "A l'issue de ces consultations, je ferai une proposition au Premier ministre."

La réforme "devrait concerner environ 100.000 personnes par an. Le coût exact dépendra des modalités précises retenues", ajoute-t-elle. "Quoi qu'il en soit, nous resterons dans le cadre financier annoncé par le président de la République pendant la campagne."

Cet adoucissement de la réforme de 2010 doit permettre à ceux qui ont commencé à travailler jeune et ont cotisé suffisamment longtemps pour toucher une retraite à taux plein (41 ans) de pouvoir à nouveau partir en retraite à 60 ans.

La réforme doit être financée par une hausse des cotisations retraites.

"BOÎTE DE PANDORE"

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dit qu'il recevrait les syndicats et les organisations patronales le 29 mai et qu'il souhaitait voir publié "dans les trois semaines" le décret qui rétablira la possibilité de partir en retraite à 60 ans. Marisol Touraine rencontrera les partenaires sociaux la semaine prochaine.

Le Medef a mis en garde contre cette réforme, qui coûterait selon lui deux milliards d'euros par an à partir de 2017 aux régimes complémentaires de retraite Agirc et Arrco.

La présidente de l'organisation patronale, Laurence Parisot, a dit qu'elle entendait peser sur les réformes à venir, notamment sur la protection sociale et les retraites.

La CGPME, autre organisation patronale, estime jeudi que "renchérissement du coût du travail et redressement productif sont contradictoires".

"La CGPME réitère son inquiétude exprimée cette semaine lors d'échanges avec Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, et Michel Sapin, ministre du Travail, sur les conséquences d'une telle mesure venant fragiliser l'équilibre, déjà plus que précaire, des régimes de retraite", écrit-elle dans un communiqué.

L'UMP fustige cette réforme et accuse le gouvernement d'ouvrir "la boîte de Pandore".

"C'est un contre-message vis-à-vis de nos partenaires européens", a dit son secrétaire général, Jean-François Copé, craignant que François Hollande cède "beaucoup" aux syndicats.

Cette réforme doit être suivie d'une réflexion globale sur la réforme du système de retraite en France et son financement qui n'est pas assuré au-delà du quinquennat qui vient de s'ouvrir.

Jean-Baptiste Vey, édité par Gilles Trequesser