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Comment le gouvernement veut en finir avec les écarts salariaux hommes-femmes

Muriel Penicaud veut voir disparaître les écarts de salaire entre les hommes et les femmes d'ici 2022.

Muriel Penicaud veut voir disparaître les écarts de salaire entre les hommes et les femmes d'ici 2022. - Stéphane de Sakutin - AFP

La DRH de Schneider Electric doit rendre à la rentrée au gouvernement des propositions pour comptabiliser les écarts salariaux qui perdurent entre les hommes et les femmes. Cinq critères seraient retenus pour savoir si les entreprises répondent à leurs obligations d'égalité.

A poste et âge équivalents, l'écart de salaire est de 9 % entre les hommes et les femmes. Une inégalité que la ministre du Travail Muriel Penicaud veut voir disparaître d'ici 2022. Après avoir un temps évoqué la mise en place d'un logiciel qui traquerait les écarts salariaux injustifiés, la ministre a fait évoluer son projet en voulant aussi prendre en compte les différences sur la progression de carrière.

La ministre a confié au mois de mai à Sylvie Leyre, la DRH de Schneider Electric, la mission d'établir les critères qui permettraient d'établir qu'une entreprise ne traite pas équitablement ses salariés. Le rapport doit être rendu à la rentrée, mais selon des informations des Echos, Sylvie Leyre a déjà dévoilé ses propositions au patronat et aux syndicats. Elle aurait retenu cinq critères pour évaluer les différences de carrière: l'écart de rémunération entre hommes et femmes, le pourcentage de femmes augmentées après un congé maternité, l'écart entre la part des femmes et celle des hommes ayant bénéficié d'une augmentation, l'écart entre le temps moyen s'écoulant entre deux promotions pour elles et eux, ainsi que le nombre de femmes parmi les dix salariés les mieux payés de l'entreprise.

Un accueil mitigé du côté des partenaires sociaux

Un nombre de points serait attribués en fonction de l'égalité de traitement appliqué par l'entreprise. Ainsi, huit points seraient accordés aux employeurs qui donnent le même salaire aux hommes et aux femmes à poste équivalent. Les quatre autres critères seraient notés sur trois. Une entreprise devrait obtenir au minimum quinze points pour être considérée comme ayant rempli ses obligations.

Selon les témoignages recueillis par Les Echos, ces propositions n'enchantent pas les partenaires sociaux. Certains représentants des entreprises sont satisfaits "d'avoir convaincu que le logiciel aurait été une boîte noire ne permettant pas de piloter", mais l'effort financier demandé à certaines entreprises pourrait être "insoutenable". Les syndicats craignent que l 'élargissement des critères "serve à noyer le poisson". Muriel Penicaud a annoncé que des tests doivent être menés en entreprise, sans plus de précisions.

C.C.