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Comment l'université de Troyes forme les patrons et les cadres à la gestion de crise

Lors d'une crise, il faut réagir vite en adoptant les bonnes procédures sous peine de voir les choses empirer et porter atteinte durablement à la réputation de l'entreprise.

Lors d'une crise, il faut réagir vite en adoptant les bonnes procédures sous peine de voir les choses empirer et porter atteinte durablement à la réputation de l'entreprise. - Rawpixel- CC

Un accident industriel, une crise sanitaire, un acte de malveillance, une cyberattaque… Tous les managers peuvent être exposés à un événement inattendu dont les conséquences peuvent être graves. L'Université de technologie de Troyes leur enseigne comment gérer au mieux ces crises.

Les professionnels du secours ne sont plus les seuls à devoir affronter des situations de crise. Les managers et les dirigeants d'une entreprise ou d'un service public peuvent eux aussi y être confrontés au cours de leur carrière. Une collectivité territoriale pourra être amenée à faire face à un accident de train, des intempéries ou encore des naufragés de la route. Une entreprise peut avoir à affronter une cyberattaque ou un problème sanitaire liée à des produits qu'elle a vendus.

Il faut réagir vite, en adoptant de suite les bonnes procédures sous peine de voir les choses empirer et porter atteinte durablement à la réputation de l'entreprise. "Tous les enjeux sont désormais interconnectés, notamment à cause des réseaux sociaux. Désormais, en cas d'accident industriel, il faut gérer la mise en sécurité du site, protéger l'environnement mais aussi gérer l'image de la société", explique Guillaume Delatour, enseignant chercheur à l'Université de Technologie de Troyes.

Savoir apporter une réponse immédiate

Cette maîtrise ne s'improvise pas. Cette université, qui a créé il y a deux ans une chaire dédiée à la gestion de crise, a mis sur pied une formation professionnalisante destinée aux managers et aux décideurs déjà en poste. Selon le domaine d'activité de l'entreprise, les gens en charge de la gestion des risques sur un site, mais aussi le responsable de la sécurité informatique ou encore du service de communication peuvent être concernés. "Cette formation s'adresse à tous les cadres décideurs qui sont à la manœuvre pour trouver des solutions", résume le chercheur.

"La formation passe en revue la gestion de crise dans sa globalité, et embrasse tous les secteurs impactés par ce type d'événement, que cela concerne une atteinte aux hommes, aux biens, à la connaissance et aussi à l'image. Car il est nécessaire d'apporter une réponse immédiate qui couvre toutes les conséquences. Ce qui permet aux entreprises d'avoir un état-major qui fait un état des lieux et enchaîne par les actions à mener", détaille Guillaume Delatour. Cette cellule de crise ne s'anime qu'en cas de besoin. Au quotidien, les cadres formés se consacrent aux missions liés à leur poste.

Des exercices en temps réel

"On donne aux stagiaires la capacité et la réactivité nécessaires pour gérer à la fois les événements et l'image. Ils sont ensuite amenés à réfléchir sur leur propre organisation. Il n'y a pas de recette type, mais une méthodologie à suivre", développe Guillaume Delatour.

Les stagiaires peuvent tester leur acquis en se confrontant à une plateforme de simulation, baptisée Presages. Ils sont mis face à une situation critique qu'ils doivent gérer en temps réel. "Cet exercice peut durer d'une heure jusqu'à une journée pour subir la pression réelle et la fatigue", précise le chercheur. Exemple de scénario qui peut leur être proposé: un laboratoire pharmaceutique qui voit ses animaux de laboratoire libérés dans la nature. Il faudra donc mettre en œuvre un scénario pour récupérer les animaux, communiquer sur l'incident, prendre des précautions sanitaires…

Un exercice de simulation de crise avec la plateforme Presages.
Un exercice de simulation de crise avec la plateforme Presages. © UTT

La première session se tiendra en mai, et va dérouler sur le campus de Troyes au travers de 5 sessions de 2 jours, facturée 4865 euros. L'université souhaite, à terme, mettre en place deux sessions de formations par an.

Coralie Cathelinais