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Chômé, travaillé, payé? Le casse-tête des salariés autour du lundi de Pentecôte

Si ce jour férié est choisi comme "journée de solidarité" par l'employeur, les salariés viennent travailler sept heures "gratuitement" sans être payé.

Si le lundi de Pentecôte est officiellement un jour férié, il n'est pas forcément chômé (non travaillé) dans certains cas. En réalité, chaque entreprise décide si ses salariés viennent travailler ou non. D'ailleurs, on estime qu’environ un tiers des salariés français travaillent ce lundi.

• "Une journée de solidarité" travaillée ou pas?

En 2004 , un an après la canicule meurtrière de l'été 2003, le gouvernement décide de transformer ce jour férié en " journée de solidarité". Concrètement, les salariés doivent alors venir travailler lors de cette journée sans en tirer de rémunération, les entreprises reversent alors une contribution solidarité autonomie (CSA) à la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie dédiée à la dépendance des personnes âgées et handicapées, à hauteur de 0,3% de la masse salariale. Cette année, ce sont près de 3 milliards d'euros qui viendront abonder cette caisse.

Mais le cadre évolue en 2008. Les entreprises sont alors libres de fixer la journée de solidarité n’importe quel autre jour férié dans l’année sauf le 1er mai qui est obligatoirement chômé.

Que cette journée de solidarité soit fixée le jour de la Pentecôte ou plus tard, le résultat est le même, le salarié doit venir travailler sept heures "gratuitement" sans être payé.

Il est néanmoins toujours possible de poser une journée de RTT ou un jour de congé ce jour-là. L'employeur accepte ou non mais s'il dit oui, il ne peut vous demander de revenir un autre jour pour effectuer cette journée de solidarité.

Autre possibilité, demander d'effectuer ces sept heures supplémentaires gratuitement de manière fractionnée toute au long de l'année si l'employeur le permet (à travers un accord interne par exemple). La direction peut elle même décider d'attribuer une journée de RTT à tous les salariés lors de cette journée à travers un accord d'entreprise ou même "offrir" cette journée et prendre à sa charge son coût.

• Temps plein, temps partiel, forfait jour: quelles différences?

-Si vous êtes salarié à temps plein, vous travaillez sept heures sans être payé.

-Si vous êtes salarié à temps partiel, la durée de la journée de solidarité est réduite proportionnellement: ainsi pour un mi-temps, cela correspond à 3,5 heures.

-Si vous êtes au forfait jour ou heures, ces sept heures non rémunérées correspondent à une journée de travail.

• Quelles exceptions?

Les stagiaires, qui ne sont pas salariés, ne sont pas concernés. Ce jour conserve un caractère férié. Ils n’ont donc pas vocation à être présents ce lundi 29 mai 2023, à l’exception de ceux dont la convention de stage prévoit la possibilité de travailler les jours fériés.

Même chose pour les travailleurs indépendants non salariés, les apprentis, les alternants ou encore les salariés de moins de 18 ans puisque le code du Travail leur interdit de travailler un jour férié.

• Si le lundi de Pentecôte ne correspond pas à la journée de solidarité

Si cette journée de solidarité ne coïncide pas avec le lundi de Pentecôte, votre entreprise peut également choisir de vous faire travailler, cette journée n'étant pas automatiquement chômée.

Dans ce cas, vous percevrez votre rémunération habituelle sans complément (sauf en cas d'accord particulier de branche ou de convention collective).

Mais le salarié peut très bien déposer un RTT ou une journée de congé payé, cette journée étant considérée comme une journée travaillée classique.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business