Chômage : un record historique attendu pour février

Les chiffres du chômage de février, qui doivent être dévoilés ce mardi soir, pourraient battre le record de 1997. Sur RMC, zoom sur l’un des outils pour l’emploi mis en place par le gouvernement, le Contrat de génération.

Ce ne sera pas une surprise, les chiffres du chômage pour février, ce mardi soir, ne seront pas bons. Pire, ils pourraient dépasser le record absolu de 1997, soit plus de 3,195 millions de chômeurs. Fin janvier, nous en étions à 3,169 millions. Pour tenir la promesse de François Hollande et inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année, le gouvernement a mis en place plusieurs outils, notamment le Contrat de génération, officiellement lancé la semaine dernière.

330 euros par mois par embauche

Le principe est très simple: une entreprise de moins de 300 salariés qui embauche en CDI un jeune et un senior pour une durée de trois ans au moins reçoit une aide financière : 4 000 euros par an pour ces deux salariés, soit 330 euros par mois. Le senior devient alors une sorte de tuteur pour le junior à qui il doit transmettre son savoir. Ce Contrat de génération fonctionne également si une entreprise qui embauche un jeune maintient à son poste un senior. Le gouvernement espère en signer 100 000 par an.

« Il prend le temps de m’apprendre des choses »

Chez Lasnier Maçonnerie, dans le Loir-et-Cher, on a déjà tenté l’expérience. Un senior de 55 ans et un jeune de 19 ans, ancien apprenti dans l'entreprise, sont désormais liés par ce Contrat de génération, et deux autres contrats de ce type devraient être signés dans cette même société, en juillet. Et les relations entre les deux hommes sont plutôt bonnes. « Il prend le temps de m’apprendre les choses, les outils, ça m’apprend à travailler », explique Kilian, qui a quitté l'école à 14 ans. « Ça ne se fait pas comme ça, il faut être un peu souple, ne pas les brusquer, ce n’est pas en rouspétant que ça va se faire », précise Bruno, son tuteur.

« Ce n’est pas ça qui va faire une embauche »

Pas sûr pour autant que cela suffise pour créer une vague d’emploi. Le patron de Bruno et Kilian juge les 4 000 euros par an bien insuffisants pour vraiment motiver tout le monde. « L’incitation financière existe mais ce n’est pas ça qui sera prépondérant. On n’embauche pas un jeune en CDI sur une aide de 330 euros par moi, ce n’est pas ça qui va faire qu’on embauche. L’activité est dure, compliquée, ce ne sera pas un élément déterminant. Ça peut être le petit élément qui fait qu’on déclenche, mais pas plus à mon avis », explique-t-il sur RMC.