Chaleur et droit du travail : comment se protéger au boulot ?

Ce lundi devrait être la journée la plus chaude du mois de juillet, et les températures devraient commencer à diminuer progressivement à partir de mercredi. Face à la canicule qui s’annonce, le droit du travail doit protéger les salariés. Mais savez-vous comment ?

Le week-end a été chaud, mais le début de semaine le sera encore plus. L'été va encore gagner 3 à 4 degrés et un pic de chaleur est attendu ce lundi, la journée la plus chaude depuis le début du mois. Le thermomètre devrait monter à 34°C voire 35°C à Paris, 35°C dans la région de Clermont-Ferrand et celle de Lyon, 35 à 36°C dans le Sud-Ouest, 36 à 38°C en Provence. Météo France a placé l'Ile-de-France et le Rhône en vigilance jaune à la canicule.
D'ici mercredi, d’ailleurs, Météo France prévoit que les seuils qui définissent la canicule seront localement franchis, puis les températures devraient commencer à baisser petit à petit par l'ouest. Des orages pourraient également rafraîchir l'atmosphère.

40° dans le bus

Pour tous ceux qui ne sont pas en vacances, ces fortes chaleurs sont parfois difficilement supportables au travail. Ainsi, Franck, chauffeur de bus, conduit toute la journée sous 40°. « On ouvre les fenêtres, les trappes. Pour l’instant, la RATP refuse d’investir dans les climatisations », regrette le chauffeur. Dans son taxi, Assene a heureusement la climatisation, mais tout n’est pas rose pour autant. « La clim’ toute la journée, c’est simple : entre la température extérieure, et ce qu’il y a dans la voiture, ça fait trop d’écart, ça me donne des maux de tête », explique-t-il.

Ventilateurs et eau fraîche obligatoires

De nombreuses règles ont donc été édictées pour protéger les salariés. Valérie Blandeau, avocate et spécialiste du droit du travail, dresse sur RMC la liste des obligations des employeurs : « Des ventilateurs, de l’eau fraiche, demander aux salariés de prendre des pauses toutes les 15 à 20 minutes. Demander aux salariés de boire beaucoup, même lorsqu’ils n’ont pas soif. Les employeurs ont d’ailleurs l’obligation d’avoir une source d’eau fraiche et potable quoi qu’il arrive sur les lieux de travail, et inciter les salariés à porter des vêtements amples et clairs », énumère-t-elle.

L'inspection du travail vigilante

Mes règles sont encore plus précises pour certains métiers : sur les chantiers, un ouvrier doit ainsi boire un litre et demi d'eau par jour. Ensuite, l’entreprise garde ses libertés concernant les aménagements d’horaires ou encore l’installation de stores, mais prend ses responsabilités en cas d'accident liée à la canicule. Quant au droit de retrait, l'arme ultime du salarié qui arrête le travail parce qu’il considère que sa santé est menacée, il conduit à une enquête qui peut ensuite lui donner tort. Dans un premier temps, préférez un coup de téléphone à l'inspection du travail, particulièrement vigilante pendant la canicule.

Mathias Chaillot avec Matthieu Moulin