BFM Business
Emploi

Ces 5 métiers sont condamnés à disparaître en France 

Les progrès technologiques vont conduire à la disparition de certaines professions. En examinant celles qui ont vu le plus leurs effectifs se réduire depuis 1986, l'Institut Sapiens estime que cinq métiers sont amenés à disparaître en France. Près de 2,1 millions d'actifs sont concernés.

Si la révolution numérique permet l'émergence de nouveaux métiers, elle conduit aussi à en faire disparaître d'autres. "S’il existe une alternative technologique à un emploi humain, celle-ci sera systématiquement choisie, dans une optique de gain de productivité", rappelle l'Institut Sapiens.

Le think tank a voulu savoir quels étaient les métiers les plus menacés par cette mutation, en examinant ceux qui avaient connus les plus fortes compressions d'effectifs sur ces 20 dernières années en s'appuyant sur les chiffres du ministère du Travail.

"Ne pas prévoir les métiers qui vont disparaître, c’est risquer une aggravation du taux de chômage et donc un déséquilibre critique de nos comptes sociaux", met en garde l'institut Sapiens. Cinq métiers sont particulièrement exposés, représentant près de 2,1 millions d'actifs.

-
- © -

>Employés de banque et d'assurance

De nombreuses agences bancaires ont fermé leurs portes, les banques misant désormais sur les services en ligne. Une évolution qui a conduit à supprimer les postes d'agents de guichet, téléconseillers, employés de services techniques, commerciaux…Le nombre d'employés de banque et d'assurance a reculé de 39% entre 1986 et 2016, alors que la population active était en augmentation de 21% sur la même période. Actuellement, le secteur compte 253.000 employés, contre 323.000 en 1986. L'institut Sapiens prévoit "une extinction prochaine et rapide" d'ici 2038 à 2051.

>Comptables

Contrairement aux employés de banque, le métier de comptable n'a pas connu un déclin continu au cours des deux dernières décennies. Le secteur a en effet fortement recruté jusqu'en 2004, avec une progression de 16%, pour ensuit décroitre rapidement. En 12 ans, les effectifs ont diminué de 23%, pour atteindre 300.000 actifs. La cause: le développement de logiciels qui automatisent nombre de tâches effectuées autrefois à la main. L'arrivée des logiciels intelligents va encore accélérer la décrue, l'institut prévoit une extinction de la profession entre 2041 et 2056. "Les jeunes étant actuellement en formation de comptable ne pourront exercer ce métier toute leur vie, et seront obligés de se réorienter et donc suivre une nouvelle formation au cours de leur carrière", alerte l'institut Sapiens.

>Secrétaires

La chute des effectifs est brutale : si en 1986, 765.000 personnes exerçaient le métier de secrétaires bureautique ou secrétaires de direction, 20 ans plus tard, on en dénombrait plus que 560.000, soit un recul de 26%. Deux phénomènes expliquent ce déclin. D'une part, le développement des assistants personnels qui permettent en quelques clics d'effectuer les tâches autrefois dévolues aux secrétaires. Et d'autre part, l'émergence de prestataires de services qui proposent aux entreprises de bénéficier des services d'une secrétaire de manière ponctuelle. L'institut prévoie une date d'extinction entre 2053 et 2072.

>Caissiers

C'est le métier dont le déclin est le plus visible auprès du grand public, en raison de la multiplication des caisses automatiques dans les supermarchés. La multiplication des surfaces de vente a entrainé une forte augmentation des effectifs entre 1986 et 2004 pour atteindre 320.000 personnes. Depuis, les effectifs ont reculé de 15% pour atteindre 270.000 employés. Mais vu la dureté de ce métier, il figure parmi les 5 plus pénibles identifiés par la Dares, l'institut s'interroge sur la nécessité de vouloir contrer cette disparition. Reste qu'il faut proposer une alternative aux personnes qui occupaient ces fonctions.

>Manutentionnaires

La disparition de ce métier peut là aussi être vu comme un mal pour un bien : pour la Dares, cette profession est classée parmi les plus pénibles et les moins sécurisantes. L'arrivée de robots permet ainsi de décharger les humains des charges les plus lourdes et de fonctionner sans interruption. En 20 ans, les effectifs ont fondu de 17%, pour atteindre 675.000 actifs. Mais la disparition totale de ce métier n'interviendra pas avant plusieurs dizaines d'années, entre 2071 et 2091 selon les prévisions du think tank.

C.C.